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Marc Marquez a régné sur le MotoGP 2025 avec une autorité presque dérangeante. Pour sa première saison au sein de l’équipe officielle Ducati, l’Espagnol a décroché son septième titre en catégorie reine et son neuvième championnat du monde de Grand Prix, écrasant toute concurrence avec une facilité qui a fini par rendre la lutte pour le titre inexistante. Le sacre a été acquis cinq courses avant la fin, comme un symbole supplémentaire d’une saison à sens unique.

Personne ne doutait que Marquez serait un candidat sérieux au titre en rejoignant Borgo Panigale. Mais peu imaginaient une telle démonstration de contrôle. Onze victoires en Grand Prix, quatorze succès en sprint, et surtout une série hallucinante de quinze victoires consécutives entre l’Aragon et la Catalogne : 2025 restera comme l’une des saisons les plus dominantes de l’ère moderne.

Ce qui frappe pourtant chez Marquez, au-delà des chiffres, c’est son attitude. Marco Rigamonti, directeur technique de Ducati, insiste sur un détail révélateur : malgré son statut, le pilote espagnol ne s’est jamais comporté comme une star intouchable.

Contrairement à certains champions avant lui, Marc Marquez n’a jamais exigé de traitement particulier. Pas d’attitude de VIP, pas de distance avec les ingénieurs, pas de posture de superstar. Juste un pilote obsédé par la compréhension de sa machine et la gestion de sa performance.

La révélation la plus troublante de la saison vient pourtant des propres mots de Marquez, rapportés par Rigamonti dans une interview accordée à Marca.

Rigamonti : « cette année, il y a eu des courses où Marc Marquez n’a pas attaqué à 100 % »

Selon le technicien italien, le champion du monde a admis à son équipe qu’il n’avait pas toujours roulé à la limite absolue.

« Cette année, il y a eu des courses où il n’a pas attaqué à 100 %. C’est ce qu’il nous a dit. Ou alors, il attaquait fort pendant deux tours, creusait l’écart, puis gérait le rythme. »

Un aveu presque irréel à ce niveau. Marquez ne gagnait pas en forçant, mais en contrôlant. Il choisissait ses moments, imposait son rythme, puis verrouillait la course. À l’inverse, lorsqu’il estimait nécessaire de tout donner, il le faisait sans retenue.

« À Misano, par exemple, il a attaqué à fond pendant toute la course. Il le reconnaît lui-même. »

Cette gestion n’est pas un hasard. Elle est le fruit d’années de douleur, de chutes et de reconstructions. Rigamonti le souligne clairement : pousser en permanence à 100 % aurait probablement conduit à davantage d’accidents.

« Si on le met dans des conditions où il doit toujours attaquer à fond, de quoi parlerait-on ? Peut-être de plus de chutes. On oublie souvent que forcer, c’est repousser ses limites. »

En 2025, Marquez n’est plus le pilote kamikaze de ses débuts. Il connaît parfaitement les limites de la GP25 et, surtout, les siennes. Cette lucidité lui a permis de réduire drastiquement le nombre de chutes : 14 seulement sur l’ensemble de la saison, son plus faible total depuis quatre ans.

Cette approche n’a pourtant pas éliminé le risque. Marc Marquez a payé cher certaines erreurs : sorties de piste à Austin et Jerez, deux chutes spectaculaires à Assen lors des essais, et surtout l’accident majeur de Mandalika avec Marco Bezzecchi.

Cet incident a mis fin prématurément à sa saison. Dans la chute, Marquez s’est tordu une vis implantée dans son bras droit, héritage direct de sa terrible blessure de 2020 à Jerez. Une image brutale, presque symbolique : même lorsqu’il se retient, Marquez flirte toujours avec la limite.

Si la saison 2025 restera dans les livres d’histoire, ce ne sera pas seulement pour ses records. Elle restera comme la saison où Marc Marquez a gagné en se maîtrisant, en choisissant quand attaquer et quand survivre.

Il n’a pas eu besoin de forcer pour écraser le championnat. Il a simplement compris avant les autres que, parfois, le vrai génie n’est pas d’aller plus vite… mais de savoir quand en garder dans la poignée.

Marc Marquez

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