Il est rare, dans le sport de haut niveau, qu’un athlète atteigne une telle maîtrise qu’il semble jouer avec les limites, non par nécessité… mais par amusement. C’est pourtant ce que vivrait actuellement Marc Marquez, en pleine résurgence avec Ducati. Après des années de douleurs, de doutes et de reconstructions post-accident, le génie espagnol est de retour au sommet — et il y prend un plaisir manifeste.
10 victoires consécutives, sprints inclus, une avance de 120 points sur son frère Alex, et une impressionnante sérénité en toutes circonstances : Marquez domine 2025 comme il dominait 2014, mais avec la sagesse et la maturité en plus. À 32 ans, il est au sommet de son art, fusionnant avec la Ducati comme s’ils avaient été conçus l’un pour l’autre.
« Il attaque juste pour rester concentré », analyse Simon Patterson dans le podcast The Race.
« Il n’a pas d’opposition sérieuse, alors il cherche à se stimuler, à s’amuser. Il fait des attaques chronométrées au hasard, non pas pour humilier ses rivaux, mais pour rester éveillé. »
Ce besoin de se forcer à pousser, même en tête, révèle la plus grande menace pour Marquez aujourd’hui : l’ennui. Lors du Grand Prix de République tchèque, il a géré avec calme un avertissement de pression de pneus – là où d’autres auraient paniqué. Lui ? Il a continué comme si de rien n’était. Et a gagné, encore.
« Marc Marquez ne cherche pas à écraser ses adversaires mais à rester éveillé »
« Il ne cherche pas à écraser ses adversaires. Il cherche juste à rester impeccable », estime un proche du team.
Même chez Ducati, on peine à prononcer les mots : est-il le plus grand pilote de leur histoire ? Certains cadres hésitent, la légende Stoner planant encore dans les esprits. Mais si la tendance se confirme, Marquez pourrait bien leur offrir la saison la plus dominante de l’histoire de la marque.
Chez Aprilia, on tente d’y croire. Des voix se sont élevées pour annoncer qu’une surprise pourrait venir en seconde partie de saison. Mais objectivement, le titre semble déjà scellé, à moins d’un séisme.
Et pourtant, Marquez continue de se dépasser. Non pas pour les chiffres. Pas pour les caméras. Mais pour une seule chose : le plaisir de piloter à la limite, même s’il est seul à cette hauteur.
« Voir son style depuis qu’il a quitté Honda est fascinant », note Neil Hodgson. « Il a totalement adapté son pilotage, preuve d’un talent technique hors normes. »
Marc Marquez est redevenu l’homme que le MotoGP redoutait. Et cette fois, il est heureux. Détendu. Et intouchable.