pub

Marquez

Parfois, même les plus grandes victoires ne suffisent pas. Marc Marquez a beau porter le rouge Ducati, gagner des courses, pulvériser les chronos et donner de sa personne à Misano, rien n’y fait. Il reste le diable aux yeux d’une Italie toujours amoureuse de son Dieu Valentino Rossi.

Et ce week-end du Grand Prix de Saint-Marin n’a rien changé. Pire, il a ravivé les braises. Samedi, Marquez chute lors du Sprint. Il glisse dans les graviers. Et dans les tribunes, on jubile. On applaudit. Des Tifosi se lèvent pour fêter sa gamelle. Le lendemain ? Il gagne le Grand Prix. De main de maître. Mais l’amour, lui, ne viendra jamais.

Car à Misano, on ne vient pas seulement pour la moto. On vient pour honorer une légende sacrée : Valentino Rossi. Tavullia est à deux pas. Les drapeaux jaunes sont partout. Même des années après sa retraite, l’ombre du numéro 46 plane sur chaque vibreur.

On ne parle pas ici de simples rivalités sportives. On parle de haine viscérale. Oscar Haro, ancien directeur de LCR Honda, l’a dit sans filtre : « on lui criait ‘vaffanculo’ dans le paddock. Il se faisait insulter dès qu’il sortait de son camping-car. »

Des menaces, des regards noirs, même un cadavre de chien déposé devant chez lui en Espagne… pour certains fans, le clash de Sepang 2015 n’est pas un souvenir : c’est une guerre de religion. « Lui et sa famille ont reçu des menaces de mort » rappelle Haro sur Todocircuito.

Marquez n’a jamais répondu à la provocation. Il n’a jamais jeté d’huile sur le feu. Il a gagné, perdu, encaissé, mais il n’a jamais attaqué Rossi. Et pourtant, l’Italie ne pardonne pas. Pire : même chez Ducati, certains grognent encore. Alvaro Bautista l’a raconté après la World Ducati Week : « il y a des fans qui n’acceptent toujours pas qu’il soit l’un des leurs. »

Marc Márquez

Marc Marquez et la « Rossi sphère » : un rejet qui dépasse le sport

Et le plus troublant dans cette histoire ? Le silence de Valentino Rossi. Il n’a pas appelé à l’apaisement. Il n’a jamais tendu la main, même symboliquement. À la chute de Marc samedi ? Il sourit. Et certains interprètent ce rictus comme une validation silencieuse.

Rossi est une idole, un monument. Il pourrait clore ce chapitre d’un mot. Il pourrait dire : « c’est fini. Passons à autre chose. » Mais il ne le fait pas. Et tant que cette parole ne sera pas dite, les tifosi continueront leur vendetta. Car ils n’attendent qu’un signal. Et pour l’instant, ce signal ne vient pas.

Marc Marquez a signé chez Ducati. Il gagne. Il fait gagner. Il incarne, pour la première fois depuis Stoner, un talent brut capable de remettre Borgo Panigale au sommet du monde. Et pourtant, il reste un étranger sur la terre italienne.

Parce que l’Italie a la mémoire longue. Parce que la passion ici ne s’éteint pas avec la logique. Parce que pour une génération entière, aimer Marc, ce serait trahir Vale. En résumé : Marc ne gagnera jamais le cœur des Tifosi. Mais il n’en a peut-être plus besoin.

Il gagne sur la piste. Il fait pleurer les chronos. Et ça, même les sifflets ne peuvent l’effacer.

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez, Valentino Rossi

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team