L’octuple champion du monde Marc Marquez a révélé un état mental particulier qu’il expérimente en course : la « transe », un état de concentration extrême où la perception du risque disparaît. Une arme à double tranchant, comme l’a prouvé sa chute à Austin alors qu’il dominait le Grand Prix.
Marc Marquez n’est pas seulement un champion hors normes, il est aussi un homme qui flirte constamment avec les limites. Dans un échange avec motorsport.com Espagne vie motorsport-total, le pilote Ducati a levé le voile sur un phénomène mental aussi mystérieux que révélateur de son style : la transe en pilotage.
« C’est vrai que certains pilotes entrent en transe, ce qui signifie qu’ils sont particulièrement concentrés. Normalement, quand je suis en transe, je ne vois pas le risque », confesse-t-il avec une désarmante sincérité.
Lors du week-end à Austin, sur sa piste fétiche, Marquez incarnait cette sensation. Vainqueur du sprint, dominateur en course, il filait vers un doublé imparable… jusqu’à une erreur infime au virage 4.
« Je roulais en douceur, avec cette confiance supplémentaire que j’ai mentionnée en Argentine, et à nouveau à Austin. Dans ces moments-là, c’est comme si rien ne pouvait arriver. Mais en une milliseconde, tout peut arriver. »
La description qu’il donne de cet état évoque une forme d’extase mécanique, un “flow” absolu : concentration pure, intuition exacerbée… et absence totale de perception du danger. Un atout redoutable, mais aussi un fil du rasoir psychologique.
Marc Marquez : « en MotoGP, réfléchir signifie perdre une demi-seconde, voire une seconde »
Lorsqu’on évoque les pilotes de Formule 1 qui admettent parfois se laisser aller à des pensées du quotidien en course, Marquez tranche : « peut-être qu’ils ont plus de temps en Formule 1. En MotoGP, réfléchir signifie perdre une demi-seconde, voire une seconde. Il faut être extrêmement précis. »
Et pourtant, le désormais officiel Ducati reconnaît que cela lui est déjà arrivé : « il y a trois ou quatre ans, quand je finissais dixième ou douzième, je pensais parfois à autre chose. » Mais aujourd’hui, dans la lutte pour les victoires, il est habité par l’instant : « quand vous êtes dans le top trois, vous ne pensez qu’à la course. »
Ce témoignage rare offre une fenêtre sur la psychologie de l’un des plus grands pilotes de l’histoire. Marc Marquez ne gagne pas seulement grâce à son talent ou son agressivité légendaire, mais aussi parce qu’il sait se plonger dans un état où lui et la moto ne font plus qu’un. Une transe qui le rend intouchable… ou vulnérable à la moindre défaillance. C’est le prix à payer pour être un génie du pilotage.
"It was me who made contact" 🗣️@marcmarquez93 took full responsibility for that opening-lap contact with @alexmarquez73 💥#QatarGP 🇶🇦 pic.twitter.com/dA0Mwg2Qqz
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) April 16, 2025