Marc Marquez n’a jamais été un pilote comme les autres. Dix ans après ses débuts tonitruants en MotoGP, il continue de défier le temps, les statistiques… et ses rivaux. En 2025, au guidon de la Ducati officielle, l’Espagnol démontre que le génie pur et l’instinct brut peuvent encore forger des légendes dans un sport devenu ultra-technologique.
Son parcours depuis 2020 aurait pu briser n’importe quel champion. Une chute à Jerez, des opérations multiples au bras droit, une moto Honda de plus en plus en retrait… et des saisons passées dans l’ombre. Mais Marquez n’a jamais été du genre à capituler. En 2024, il surprend en rejoignant l’équipe satellite Gresini, premier pas vers un pari fou : revenir au sommet à la seule force de son talent.
Un an plus tard, le pari est gagné. Mieux, il est écrasant : 8 victoires, 11 sprints, 120 points d’avance au championnat. À 32 ans, malgré un bras reconstruit, Marc Marquez a retrouvé sa domination d’antan. Et son coéquipier Francesco Bagnaia, double champion du monde MotoGP, en fait les frais, relégué dans l’ombre d’un phénomène qui semble redevenu invincible.
Marc Marquez : l’instinct comme arme
Le secret ? L’instinct, toujours. C’est ce que Marquez revendique lui-même. « J’ai toujours piloté à l’instinct, et je continue de le faire », confiait-il récemment à DAZN. « À 20 ans, on peut facilement être influencé par les déclarations, les critiques. Mais moi, ça ne m’a jamais changé. Ni mon caractère, ni ma manière de piloter. »
Ce style instinctif, presque animal, lui a valu autant d’admiration que de critiques. Certains de ses rivaux le jugent trop agressif, certains fans le sifflent encore sur certains circuits comme au Mugello, où les rancunes de l’affaire de Sepang 2015 n’ont pas disparu. Mais Marquez ne s’en offusque pas. Au contraire : « quand on me critique, ça me motive », dit-il avec le sourire de celui qui transforme l’adversité en carburant.
L’année 2025 pourrait être celle du tournant historique. Avec six titres en catégorie reine, Marc Marquez n’est plus très loin de Valentino Rossi (7) et Giacomo Agostini (8). S’il décroche la couronne cette saison, il égalerait le Docteur, et deviendrait naturellement le favori pour 2026, ultime année avant le grand bouleversement technique de 2027.
La légende est donc en marche, portée par un homme qui n’a jamais cessé d’y croire, même dans les moments les plus sombres. À la manière des plus grands fauves du sport, Marquez chasse toujours à l’instinct. Et aujourd’hui, c’est toute la meute qu’il regarde dans son rétroviseur.