Certains observateurs affirmaient l’an dernier que l’arrivée de Marc Marquez détruirait l’équilibre chez Ducati. Un an plus tard, quel est le constat ? Son chef d’équipe, Marco Rigamonti, a confié à AS qu’il avait littéralement été séduit par l’octuple champion du monde …
« Quand j’ai entendu parler que j’allais être son chef mécanicien, j’étais content, car j’ai senti que Ducati m’apprécierait. Marquez, avec son expérience et sa capacité à aider les techniciens, comprend tout ce que nous faisons sur la moto. Ce n’est pas un pilote qui va vite sans savoir pourquoi. Il sait pourquoi il va vite et sait comment améliorer ses performances. De plus, il ne s’endort jamais, toujours à 100 %. S’il n’y va pas, c’est sans aucun doute parce qu’il n’a pas la moto dont il a besoin » analyse-t-il.
Rigamonti, arrivé en MotoGP en 2009, a travaillé avec de nombreux pilotes : Canepa, Aoyama, De Puniet, Barberá, Iannone, Zarco, Bastianini… Mais avec Marquez, l’alchimie a été immédiate :
« Il sourit, plaisante avec nous, salut tout le monde, remercie tout le monde. Quand il est dans le box, il est calme. Si quelque chose ne va pas, il gère la situation et n’élève pas la voix en affichant très tôt des critiques. Ce qui serait nul, c’est tout le contraire. »
Marco Rigamonti : « si Ducati atteint ce niveau, c’est grâce à l’union »
Le chef d’équipe rappelle aussi l’importance de bâtir des relations solides dans la durée : « je suis avec chacun d’eux depuis un an, sauf Iannone avec qui j’ai passé six ans. Il faut du temps pour construire une relation, humaine et professionnelle, et je suis conscient de l’importance de ne pas changer de pilote chaque année. De ce fait, avant même de vraiment se connaître, ils ont déjà signé un contrat de départ à la fin de la saison ».
« C’est négatif d’être figé d’un côté, mais d’un autre côté, cela nous a apporté des résultats différents selon le piloter. Il y a des nerveux, des calmes, d’autres qui ont besoin d’être encouragés, etc. On apprend beaucoup avec autant de personnalités différentes. »
Interrogé sur la situation actuelle et la comparaison avec Pecco Bagnaia, Rigamonti reste mesuré mais lucide : « en tant qu’équipe, nous travaillons toujours ensemble et nous nous entendons. Si Ducati atteint ce niveau, c’est grâce à l’union. S’il y avait des secrets entre les pilotes et les motos, Ducati serait à un niveau inférieur. »
Et Pecco Bagnaia lui demandait de l’aide, que ferait-il ? « Je la lui accorderai. J’ai constaté au fil des ans qu’au final, sur la piste, ce sont les pilotes qui font la différence. Il est important que tous les membres de l’équipe entretiennent de bonnes relations et s’entraident autant que possible ». Rigamonti Il n’a pas voulu spéculer davantage, mais a clairement laissé entendre que les problèmes de Bagnaia pourraient être plus liés à des facteurs personnels et techniques qu’à la présence de Marc Marquez.
