La tempête est passée, mais l’épisode a laissé des traces. Massimo Rivola, PDG d’Aprilia Racing, est revenu sur l’ambition de Honda pour Jorge Martin et sur la clause de performance qui a mis le feu au marché des pilotes au printemps. Rappel des faits : après le GP de France, Martin a tenté d’activer une clause de sortie ; Aprilia a estimé qu’il n’était « pas en mesure de déclencher la clause » puisqu’il n’avait disputé qu’un seul Grand Prix avec la marque, dans un contexte plombé par les blessures. Avant Brno, le champion en titre a finalement réaffirmé qu’il honorerait son contrat — sans pour autant refermer la porte à 2027, qu’il décrit comme « une grande opportunité » avec le nouveau règlement.
Interrogé par Marca au Red Bull Ring, Rivola replace l’affaire dans son cadre sportif :« le choix de Jorge était basé sur la performance, avec le principe suivant : si je quitte Ducati, avec qui puis-je battre Ducati ? » Et d’enchaîner : « et la seule marque à avoir battu Ducati ces deux dernières années, c’est Aprilia. C’était donc un choix basé sur la performance. »
Pourquoi, alors, cette ouverture vers Honda ? Rivola y voit un réflexe humain plus qu’une incohérence :
« Penser à Honda aujourd’hui peut paraître étrange, mais en réalité, c’est naturel pour un pilote qui a passé cinq ou six mois alité, sur un canapé, en rééducation, à souffrir. Alors, peut-être qu’il associait mentalement certains malheurs à nous, à la moto. »
Massimo Rivola : « c’est à nous de convaincre Jorge Martin que, effectivement, c’est ici qu’il peut gagner »
« D’un côté, il aurait pu penser : « Oh, Aprilia n’est peut-être pas l’endroit où je peux gagner. » C’est à nous de le convaincre que, effectivement, c’est ici qu’il peut gagner. »
Pas de ressentiment envers Honda : « Honda a simplement fait son travail en essayant d’avoir l’un des pilotes les plus forts sur la grille, en plus d’être champion du monde, et c’est tout. Il n’est pas question de s’excuser. »
Quant aux clauses, Rivola clarifie : « écoutez, ces clauses de performance sont assez courantes dans le monde du sport en général. (…) C’est tout à fait normal. Ce qui est clair, c’est que la performance repose sur le fait d’être pilote, de courir, mais il n’y a pas d’autres clauses secrètes. »
Un constat que partagent d’ailleurs d’autres observateurs du paddock, à l’image de Neil Hodgson, qui voit ces clauses devenir la norme et accentuer l’incertitude autour de l’avenir des pilotes. Morale du feuilleton : Martin est toujours Aprilia aujourd’hui, 2027 reste ouvert, et Rivola mise sur le terrain pour sceller la confiance en la victoire en MotoGP.