Maverick Viñales est en pleine tourmente : entre douleur, perte de confiance et crise technique chez KTM, il vit sans doute l’un des passages les plus sombres de sa carrière récente. Depuis son retour de blessure à l’épaule, le pilote espagnol n’arrive plus à retrouver les sensations qui faisaient de lui un prétendant régulier au top 5. Le Grand Prix de Motegi, conclu par une anonyme seizième place après un départ depuis le fond de grille, a confirmé l’ampleur de la crise.
À l’issue de la course japonaise, Viñales n’a pas cherché à masquer son désarroi. « Depuis mon retour, la sensation de pilotage a disparu », a-t-il confessé, expliquant qu’il ne parvient plus à faire confiance à l’avant de sa KTM. « J’ai subi de nombreuses pertes d’avant et je n’arrive pas à aller vite. »
Cette perte de feeling a un impact direct sur sa performance : difficulté à attaquer, incapacité à maintenir un rythme compétitif et une moto devenue imprévisible à ses yeux.
Avec un sens de l’autocritique rare à ce niveau, Viñales a identifié la décision qui, selon lui, a précipité sa chute de niveau : avoir adopté trop tôt le nouveau package aérodynamique sans être physiquement prêt après sa blessure au Sachsenring.
« J’ai commis l’erreur de passer trop tôt à la nouvelle aérodynamique », a-t-il reconnu. Désormais, sa demande à KTM est claire : revenir à l’ancienne configuration, celle qui lui avait permis de se battre régulièrement dans le top 5. « Mon objectif est de retrouver la moto que j’avais avant ma blessure. Avant le Sachsenring, nous étions toujours dans le top 5, quel que soit le circuit. »
Un corps qui ne suit plus pour Maverick Viñales : « c’était une course difficile, j’avais très mal »
La douleur physique reste un facteur majeur dans la descente aux enfers du pilote de Roses. Après sa lourde chute en Allemagne, l’épaule continue de le handicaper : « c’était une course difficile, j’avais très mal », a-t-il confié. Incapable d’attaquer durant la majeure partie de l’épreuve japonaise, il n’a pu tenter un rythme plus soutenu que dans les cinq ou six derniers tours. Trop tard pour espérer un résultat.
Au-delà du cas personnel de Viñales, Motegi a mis en lumière les limites techniques de la RC16. L’Espagnol a pointé un manque de charge sur les pneus, un comportement instable et des pertes de vitesse inquiétantes dans certains virages — jusqu’à 15 km/h selon ses données. Le constat est brutal : « sur le papier, la KTM aurait dû être performante ici ; au lieu de cela, c’était l’une de nos courses les plus lentes. »
Ce déficit de performance, combiné à son incapacité à trouver des réglages qui lui redonnent confiance, a condamné Viñales à la dernière place sur la grille, réduisant à néant toute ambition de remontée.
Ce nouveau week-end sans point — le troisième consécutif — aggrave la situation de Viñales au classement général. Il n’a inscrit que trois unités depuis son retour et chute désormais à la seizième place du championnat, loin de la dynamique prometteuse du début de saison.
La crise actuelle pose une question brûlante : Maverick Viñales saura-t-il rebondir ? Sa volonté de revenir à l’ancienne configuration est un appel clair à KTM pour inverser la tendance. Mais entre une épaule encore fragile, un déficit technique et un moral ébranlé, l’Espagnol vit un moment charnière.
S’il veut sauver sa saison MotoGP — et peut-être son avenir chez KTM —, il devra retrouver non seulement la vitesse qui l’a toujours caractérisé, mais aussi la confiance qui semble aujourd’hui l’avoir totalement quitté.
