Maverick Viñales a récemment levé le voile sur deux sujets brûlants : son flirt passé avec Ducati et sa vision de la crise traversée par Pecco Bagnaia. Avec la franchise qu’on lui connaît, le pilote Aprilia a reconnu à quel point les choix de carrière peuvent peser dans une trajectoire sportive.
« J’étais proche de Ducati, surtout en 2019-2020 », admet Viñales sur moto.it. « J’ai un immense respect pour Davide Tardozzi, donc cela aurait certainement été le bon choix à l’époque. Mais je n’étais pas capable d’anticiper l’avenir. Je ne comprenais pas que Ducati allait devenir ce qu’elle est aujourd’hui. La moto commençait déjà à bien fonctionner en 2017, mais je n’ai pas su le voir. C’est mon erreur. »
Un aveu rare, qui illustre à quel point les décisions stratégiques, souvent dictées par l’instant, peuvent conditionner une carrière entière.
Interrogé sur les difficultés actuelles de Francesco Pecco Bagnaia, Viñales refuse de jouer au donneur de leçons :
« Je ne pense pas qu’il ait besoin de conseils. Il est double champion du monde MotoGP, alors que je ne le suis pas encore. C’est difficile de conseiller quelqu’un qui est meilleur que soi. »
Maverick Viñales : « pour Pecco Bagnaia, ce n’est qu’une question de timing. Tout peut basculer d’une course à l’autre »
Pour autant, l’Espagnol voit dans la situation de Bagnaia une simple phase à traverser :
« Il pilote la moto théoriquement la meilleure moto. Ce n’est pas facile de passer à une machine moins performante, je l’ai vécu en passant de Yamaha à Aprilia. Je me suis dit : “Peut-être que je peux y arriver”, mais il m’a fallu du temps. Pecco, lui, sait déjà piloter et il le fait très bien. À mon avis, ce n’est qu’une question de timing. Tout peut basculer d’une course à l’autre. »
En filigrane, les propos de Viñales sont autant un témoignage personnel qu’un message indirect : la grandeur d’un champion ne se mesure pas seulement à ses titres, mais aussi à sa capacité à rebondir.
Pour lui, Bagnaia reste un pilote « fort » qui peut inverser la tendance rapidement, sans avoir besoin de réinventer sa manière de courir.