Yamaha vit une révolution historique : après des décennies de moteurs en ligne, la firme d’Iwata a choisi de basculer vers le V4 dès 2026, pour suivre la voie tracée par Ducati, Honda, KTM et Aprilia. Une rupture radicale dans l’ADN de la marque. Mais à Misano, lors du GP de Saint-Marin, la première sortie publique de ce moteur n’a pas eu l’effet escompté. Augusto Fernandez, pilote d’essais et ancien titulaire chez GasGas, a eu droit à une wild-card pour tester la future arme. Et ses mots ont glacé l’ambiance : « la journée a été difficile… rien n’a fonctionné. »
Le constat est brutal. Dès la course Sprint, Fernandez a été ralenti par un problème qui a également affecté Fabio Quartararo et Alex Rins : « nous avions beaucoup de vibrations dont nous ignorions l’origine. Cela ne peut pas venir du châssis puisque Fabio et Alex, avec la moto standard, les ont ressenties aussi. La moto en elle-même n’est pas si mal, mais avec ces vibrations, c’était ingérable. »
L’Espagnol n’a pas pu rouler au rythme souhaité, concédant jusqu’à deux secondes au tour. Le contraste avec la veille, où il n’était « qu’à » une seconde de Quartararo, a confirmé que le chantier technique est énorme.
Fernandez a assumé son rôle de pilote testeur, mais n’a pas caché sa frustration : « une seconde, c’est juste le moteur. En ligne droite, nous perdons ce temps-là. Mais aujourd’hui, j’ai aussi perdu du feeling dans les virages. Tout s’enchaîne, et 27 tours comme ça, ça va être très long… »
Augusto Fernandez : « il faut être patient. Ce n’est pas le moment de vouloir briller »
Le #37 a aussi souligné la difficulté de se battre dans le peloton : « j’ai essayé de m’accrocher, j’ai doublé Maverick, mais il m’a repassé aussitôt. C’était comme rouler dans une autre catégorie. »
### Le paradoxe Yamaha : révolution mais patience obligatoire. Ce premier test grandeur nature du V4 Yamaha montre deux réalités contradictoires : la nécessité absolue de changer de philosophie moteur pour rester compétitif face aux Ducati ou KTM. Or la machine n’est encore qu’un prototype à dompter, truffé de problèmes de jeunesse.
Augusto Fernandez, lucide, a préféré calmer le jeu : « il faut être patient. Ce n’est pas le moment de vouloir briller. Nous travaillons pour l’avenir. »
Ce baptême à Misano n’est donc pas un crash-test définitif, mais il révèle une vérité crue : Yamaha entre dans une ère inconnue. Et pour l’instant, le V4 n’a offert ni performance, ni sérénité.
Grille de départ Misano :
Course Sprint MotoGP GP de Saint-Marin