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Jorge Martin

À Misano, Jorge Martin n’a jamais semblé en mesure de défendre son statut de champion du monde. Le pilote Aprilia a vu son Grand Prix compromis avant même le départ, obligé de jongler avec les pannes mécaniques, une moto de secours capricieuse et des pénalités absurdes. Résultat : une course anonyme, terminée à près de 30 secondes des deux héros du jour, Marc Marquez et son équipier Marco Bezzecchi.

Le désastre a commencé bien avant que les feux ne s’éteignent. En route vers la grille, la RS-GP n°1 a rendu l’âme…

« La moto est morte. Je roulais à bas régime en mode Eco pour économiser du carburant. Avant le virage 12, j’ai réalisé que la moto était morte. J’ai essayé de la redémarrer, mais c’était impossible. J’ai laissé la moto aux commissaires et j’ai filé comme un fou jusqu’aux stands », raconte Martin, dépité. Mais qui se rappellera de son retour au stand … « Le commissaire qui m’a emmené au stand était talentueux, nous sommes allés vite, il m’a fait peur ! Et puis moi, qui ne sais pas courir, j’ai sprinté jusqu’au stand et la voie des stands s’est fermée. Je n’ai pas pu partir de la grille sans raison. » 

Une scène inhabituelle pour un champion du monde : sprint à pied dans la pitlane, changement de machine en urgence… mais le pire restait à venir…

Au moment de prendre la piste avec la moto de secours, la voie des stands était déjà fermée. Résultat : deux longs tours de pénalité infligés d’office.

« J’ai dû faire deux longs tours, mais j’ai pu prendre ma position de départ. C’est comme ça que ça se passe maintenant. Je pense qu’il serait préférable de partir du fond du peloton, comme on le faisait avant. Si on fait deux longs tours, on perd la course », dénonce Martin, visiblement remonté contre la réglementation.

Jorge Martin : « Marco Bezzecchi a trouvé le moyen de faire fonctionner l’Aprilia et je peux y arriver »

Et il a raison : avec deux longs laps, il n’y avait plus rien à espérer. La sanction équivalait à une condamnation.

Comme si cela ne suffisait pas, Martin a dû piloter la RS-GP de réserve. Théoriquement identique, mais pas pour un pilote de son calibre.

« Elle avait la même configuration. Mais je suis très sensible et je sens si le guidon est réglé différemment, même d’un millimètre. En MotoGP, le guidon est toujours réglé exactement de la même manière, mais je sens toujours les différences », explique-t-il.

Une remarque qui souligne à quel point, à ce niveau, le moindre détail devient un gouffre de performance.

Malgré tout, Martín a tenté de sauver les meubles : « j’ai bien pris mon départ. Dans les premiers tours, j’étais neuvième. Il était possible de dépasser, mais ça n’avait aucun sens. J’ai économisé mes pneus », confie-t-il.

Mais comment viser mieux, quand Bezzecchi galvanisait Misano et que Marquez jouait une nouvelle partition de maestro ?

Alors que Marco Bezzecchi faisait vibrer son public et qu’Aprilia se félicitait de son héroïsme, Jorge Martin était relégué dans l’ombre. Le champion en titre n’a pas seulement perdu du temps en piste : il a perdu la lumière.

« Le matin, nous avions apporté une modification importante aux réglages », admet Martin, en évoquant le warm-up qu’il avait terminé à une lointaine 13e place.

Une fois de plus, la mécanique, les règlements et une série de détails malheureux ont étouffé un champion pourtant redoutable. Misano restera pour Martin le symbole d’une course où, malgré son statut, il a semblé invisible. Reste que l’Aprilia fonctionne … « On peut voir les choses de deux manières. Soit on se dit : « Oh merde, mon coéquipier me bat », soit on se dit : « OK, l’Aprilia fonctionne, Marco a trouvé le moyen de la faire fonctionner et je peux y arriver. » Je suis serein. Marco est très compétitif, il a fait un progrès incroyable en tant que pilote. Je dois poursuivre sur ma lancée. Je sais que le test de lundi sera très important, le premier officiel avec Aprilia. Là, je pourrai essayer, jouer, voir jusqu’où je peux modifier les réglages de la moto pour me rapprocher de lui. »

MotoGP, Misano J3 : classement

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Classement General MotoGP

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