Marc Marquez est à deux doigts d’un nouveau titre mondial avec Ducati, mais l’Italie reste son territoire le plus hostile. Ce week-end à Misano, il pourrait se rapprocher encore plus de la couronne, mais une question empoisonne l’ambiance : le public italien continuera-t-il à le siffler ? Tardozzi prévient qu’il ne le tolérera pas, comme au Mugello.
La victoire d’Alex Marquez à Montmelò a stoppé la série invraisemblable de 15 succès consécutifs de son frère aîné. Mais le calcul est simple : Marc arrive à Misano avec 182 points d’avance, et s’il en conserve au moins 148 en repartant, il aura une balle de match pour être sacré… à Motegi, sur les terres de Honda. Le pilote qui a bâti sa légende avec Honda pourrait donc être couronné Ducati au Japon.
Mais là où d’autres pays célèbrent la régularité et la maîtrise retrouvée du n°93, l’Italie continue de voir en lui le “traître” de 2015, l’homme qui a osé défier Valentino Rossi devant son public. Dix ans plus tard, les sifflets résonnent encore.
Marquez, imperturbable, joue la carte du détachement :
« Il reste sept courses, ce n’est qu’une question de temps si nous continuons dans cet état d’esprit. Mon objectif est de terminer la dernière course et de prendre le départ de la suivante, puis de continuer avec la même sérénité. »
Tardozzi monte déjà en première ligne pour défendre Marquez : « nous devons encourager les meilleurs »
Mais le contraste est violent : un pilote qui tutoie l’histoire est hué dans le temple de Rossi. Davide Tardozzi, directeur de Ducati, ne cache plus son exaspération face à ce public ingrat :
« Nous devons encourager les meilleurs. Quand quelqu’un gagne, peu importe son nom, nous devons l’applaudir. Je respecte toujours celui qui gagne, qu’il soit sur une Ducati ou sur une autre moto. »
Un message clair : assez de la rancune, place au sport. Mais à Misano, sur les terres sacrées de Valentino, ce vœu risque de rester lettre morte. On rappellera le précédent récent qui s’est produit au Mugello, où le directeur de l’équipe Ducati a apporté tout son soutien à son pilote face à la foule hostile.
Même si la couronne ne peut pas tomber ce week-end, Marc Marquez est déjà en route vers son 7e sacre en MotoGP. Et c’est peut-être ça, le vrai problème : en Italie, certains préfèrent le huer plutôt que de l’applaudir, incapable d’accepter que le pilote le plus détesté de la région de Tavullia soit aussi celui qui domine sans partage la MotoGP 2025.