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Yamaha Fabio Quartararo

Alors que Liberty Media règne désormais sur à la fois la F1 et le MotoGP, les spéculations vont bon train sur une possible convergence des méthodes — notamment en matière de règlementation technique. Mais pour Paolo Pavesio, directeur de Yamaha MotoGP, le MotoGP doit garder sa propre identité, avec des règles stables sur cinq ans, ou rien.

Le MotoGP fonctionne avec un cycle contractuel et technique quinquennal, durant lequel les équipes s’engagent sur la durée, et les règles restent figées. En théorie, cela doit permettre de maîtriser les coûts et de favoriser l’égalité de traitement entre constructeurs.

« En fin de compte, si vous considérez tous les acteurs impliqués dans la construction de ce paddock, ceux qui investissent le plus sont les fabricants », rappelle Pavesio. « Des règles stables sont donc une base nécessaire pour continuer à investir et à construire le spectacle. »

Pour Yamaha, ce cycle est « la condition minimale » pour garantir la durabilité de ses engagements.

Paolo Pavesio

Paolo Pavesio : « le budget disponible pour les voitures et les motos est très différent »

Dans le modèle de la Formule 1, bien que les grandes réformes soient elles aussi cycliques (prochaine en 2026), des changements ponctuels sont souvent imposés en cours de cycle : interdictions techniques, ajustements de performance, fermetures de failles réglementaires…

Mais Pavesio insiste : le MotoGP ne doit pas tomber dans cette logique : « j’espère vraiment que nous n’entrerons pas dans une boucle de changement trop rapide. »

Il rappelle que les budgets MotoGP sont sans commune mesure avec ceux de la F1 : « oui, il existe de nombreuses similitudes avec la F1 en tant que sport. Mais le budget disponible pour les voitures et les motos est très différent. »

Pavesio n’est pas opposé à des ajustements ciblés, tant qu’ils sont encadrés collectivement : « nous avons déjà mis en place avec la MSMA la possibilité d’affiner les règles. Nous sommes toujours collègues lorsque nous élaborons les règles, et concurrents lorsque nous sommes sur la piste. »

Il cite aussi l’exemple des concessions techniques, introduites pour aider les constructeurs en difficulté (comme Honda ou Yamaha récemment) à rester compétitifs sans tout bouleverser.

Pour Yamaha, le MotoGP ne doit pas céder à la tentation du « spectacle instantané » au détriment de la stratégie, de la technologie et de la régularité : « nous devons également investir dans un environnement durable. Il est important de conserver cet esprit pour garantir les victoires sportives. »

Paolo Pavesio trace une ligne claire : oui à l’innovation, non à l’instabilité. Le MotoGP peut apprendre de la F1 — notamment sur le marketing, la diffusion et l’attractivité — mais sans en copier les logiques de gestion technique.

Pour Yamaha, la priorité reste le sport, pas le spectacle à tout prix. Et dans un paddock en pleine mutation, cette voix de la raison mérite d’être écoutée.

Toprak Razgatlioglu

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