Avec moins de places qui sont disponibles dans un MotoGP où il y a encore trop de pilotes confirmés sans guidon, la tradition d’au moins un rookie venu du Moto2 qui dure depuis l’instauration de cette catégorie en 2010 risque de prendre fin. En effet, au vu de la tournure du marché des transferts, l’horizon est bouché pour la relève qui aura plus d’opportunités en 2024. Doit-on néanmoins parler d’une génération sacrifiée ?
En 2022, jamais contingent de débutants n’a été aussi grand en MotoGP avec pas moins de quatre pilotes montés en grade depuis le Moto2 et un cinquième carrément parachuté du Moto3. Une embellie qui devrait faire long feu car en 2023 il y a fort à parier qu’il n’y ait qu’un seul rookie légitimé par le titre de Champion du Monde, voire carrément aucun. Ainsi, si Ai Ogura a une vraie opportunité de prendre la place de Taka Nakagami chez LCR Honda, avec ou sans couronne, celle-ci semble être un impératif pour Celestino Vietti qui s’en est remis pour son destin à l’académie VR46. Or, cette dernière a bien du mal à lui trouver un débouché en MotoGP, y compris parmi ses rangs déjà saturés.
Si le Champion du Monde Moto2 n’est pas promu rookie, il aura Johann Zarco en point de mire
Pour tous ceux qui sont actuellement en lice en Moto2, 2023 sent le redoublement obligatoire, même avec des bonnes notes. Si le Champion du Monde reste en rade, il aura pour consolation de se lancer dans le défi d’égaler Johann Zarco qui est le seul pilote à avoir été titré deux fois consécutivement en Moto2. Sinon, et pour les autres, cela ressemblera au regret d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, car la relève du Moto3 continuera, elle, sons ascension…
Depuis la création de Moto2, plus de 30 pilotes se sont hissés dans la catégorie reine, dont seulement 50% participent encore actuellement au championnat du monde de moto. Parmi eux, on retrouve des noms comme Marc Márquez, Pol Espargaró, Maverick Viñales, Jack Miller, Alex Rins, Pecco Bagnaia, Joan Mir, Fabio Quartararo, Johann Zarco ou Enea Bastianini, qui ont depuis, par leurs résultats, justifiés leur promotion.
Au passage, les équipes ne regardent pas seulement les pilotes qui terminent dans les meilleures positions en Moto2 pour recruter. Le cas le plus réussi est celui de Fabio Quartararo, qui, sans gagner en Moto3 et après avoir terminé en 10e position en Moto2 avec une victoire, est passé en MotoGP avec l’équipe Petronas. Puis il a rejoint le team officiel Yamaha pour devenir Champion du Monde en 2021. Joan Mir a eu la même trajectoire en terminant à la sixième place son championnat Moto2 avant de faire ses débuts en MotoGP un an plus tard. En 2020, il a remporté le titre, mais c’était son second pour le Majorquin, déjà couronné en Moto3.
Il y a eu des années où un seul débutant en MotoGP concourait pour le titre de rookie de l’année. Mais en 2023, les officiels devront peut-être faire l’économie de ce trophée. Pour rappel, cinq nouveaux venus sont passés cette année en catégorie reine : Remy Gardner, Raúl Fernández, Marco Bezzecchi, Fabio Di Giannantonio et Darryn Binder, qui vient tout droit de Moto3. Pour mémoire, voici la liste écrite par l’histoire.
Les débutants en MotoGP issus du Moto2 :
2011 : Toni Elias, Karel
Abraham
2012 : Stefan Bradl, Michele
Pirro
2013 : Marc Márquez, Bradley
Smith
2014 : Pol Espargaró, Scott
Redding, Andrea Iannone
2015 : Maverick Viñales, Jack
Miller
2016 : Tito Rabat
2017 : Jonas Folger, Johann
Zarco, Alex Rins
2018 : Franco Morbidelli, Tom
Lüthi, Takaaki Nakagami et Hafizh Syahrin
2019 : Pecco Bagnaia, Miguel
Oliveira, Mir, Quartararo
2020 : Alex Márquez, Brad Binder,
Iker Lecuona
2021 : Enea Bastianini, Luca
Marini
2022 :Rémy Gardner, Raul Fernandez,
Marco Bezzecchi, Fabio Di Gianntonio et Darryn Binder.
