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Pecco Bagnaia

Francesco Pecco Bagnaia avait déjà de quoi ruminer après une crevaison cruelle qui lui a arraché le podium à Sepang. Mais ce n’était finalement qu’un détail dans la colère qui bouillonnait en lui. Ce dimanche en Malaisie, Pecco s’est lâché — et la cible n’était ni sa GP25 ni la malchance… mais Dorna.

La raison ? Le documentaire publié cette semaine pour les 10 ans du #SepangClash — l’affaire explosive qui opposa Valentino Rossi et Marc Marquez en 2015. Une cicatrice qui n’a jamais vraiment guéri.

Pecco est furieux : « certains rôles ont été dépeints de manière légèrement déformée…  Publier ça un jeudi, le jour anniversaire de Sic, ce n’était vraiment pas une bonne idée. »

Le double champion du monde MotoGP n’a pas mâché ses mots : selon lui, il y a des décisions qui ne peuvent être prises que par des gens déconnectés de la sensibilité des pilotes.

Et il enfonce le clou : « l’idée de sortir ce documentaire, si on peut dire, n’était pas très judicieuse. »

Pour Bagnaia, le problème n’est pas tant l’histoire racontée… que la manière de le faire. La narration. Les protagonistes sélectionnés. Le ton.

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Pecco Bagnaia : « ils m’ont contacté en début d’année, j’ai dit que ce n’était pas le moment »

À tel point que lui-même a refusé d’y apparaître lorsque Dorna l’a sollicité : « ils m’ont contacté en début d’année, j’ai dit que ce n’était pas le moment. »

Des témoins improbables, une relecture dérangeante … Pecco pointe une incohérence totale dans le casting du documentaire : Andrea Dovizioso, qui avoue « ne plus se souvenir de rien », Ayumu Sasaki, qui n’était même pas dans la catégorie MotoGP à l’époque …  « Sasaki n’y était pour rien, le pauvre… »

On croit rêver. Le clash de la décennie, raconté par… ceux qui ne l’ont pas vécu. Un choix éditorial que Bagnaia semble juger profondément irrespectueux pour une histoire encore brûlante.

Et soudain, Bagnaia… dans les images. Ironie tragique : alors qu’il a refusé d’y participer, on aperçoit un tout jeune Pecco dans le box de Rossi en 2015, applaudir après le contact entre Rossi et Marquez.

Ces images ont immédiatement refait surface sur les réseaux sociaux… pour accuser Bagnaia d’avoir « une mémoire sélective ». Sa réponse ? La même incompréhension que pour la sortie du documentaire : pourquoi ressortir des images privées d’un box, 10 ans plus tard ?

Le MotoGP rêve d’un storytelling « à la Netflix ». Mais ici, il touche à un traumatisme collectif, toujours inflammable : Rossi vs Marquez, passion contre polémique, mythe contre rancœur.

Et Pecco le rappelle : il y a des histoires qui se traitent avec des pincettes. Pas avec un calendrier marketing.

En Malaisie, Bagnaia a perdu un podium. Mais c’est Dorna qui risque le plus gros : celui de rallumer une guerre qu’elle ne saura plus éteindre.

 

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