MotoGP, Pecco Bagnaia en panne de confiance : « j’attendrai Misano pour juger »

Francesco Pecco Bagnaia connait sa plus longue traversée du désert depuis trois ans en MotoGP. Même une remontée solide à Barcelone, conclue à la 7e place, n’a pas suffi à faire oublier son désastre en qualifications et un sentiment croissant : le double champion du monde Ducati n’est plus lui-même.

Parti 21e sur la grille – son pire départ depuis son arrivée en MotoGP – Bagnaia a choqué tout le paddock. Même Davide Tardozzi, le patron de l’équipe Ducati, a laissé échapper un hochement de tête désabusé.

« Il s’agit davantage de la confiance que vous avez dans la moto », a-t-il expliqué à Sky Italy. « Marc se porte très bien depuis le début de l’année, et sa confiance grandit course après course. Les deux autres (Bagnaia et Fabio di Giannantonio) ont eu quelques difficultés, et ils doivent encore retrouver la confiance. »

Dimanche, « Pecco » a limité la casse. Remonté 12e dès le premier tour, il a profité des chutes devant lui avant de se battre avec Ai Ogura et Luca Marini pour accrocher la 7e place. Mais la comparaison avec Marc Marquez est cruelle : samedi, Bagnaia terminait à 14,4 secondes du vainqueur après 12 tours, dimanche il pointait à 16 secondes après 24 tours – autrement dit, trop loin pour inquiéter qui que ce soit.

Gigi Dall’Igna a confirmé que Ducati avait tenté un pari technique pour redonner confiance à son pilote :

« Nous avons utilisé un nouveau bras oscillant pour Pecco. Son feeling n’est plus le même que l’an dernier avec la GP24. C’est la principale raison de son manque de performance. Nous y travaillons. Nous lui faisons confiance et il nous fait confiance. Je peux vous promettre que nous ferons de notre mieux pour améliorer ses sensations. »

« Pecco Bagnaia doit moins se concentrer sur les difficultés et penser davantage au pilote qu’il est et à ses qualités »

Mais Bagnaia ne veut plus se laisser piéger par de fausses illusions, comme après Balaton :

« Honnêtement, je ne veux pas faire la même chose qu’à Balaton. Je suis arrivé en Catalogne convaincu de pouvoir être compétitif. Alors, je vais prendre du recul, attendre Misano et voir ce qui se passe. Misano est toujours un rendez-vous spécial, nous allons essayer de profiter de l‘accueil chaleureux de tous les fans de Ducati. Nous y arrivons motivés ; nous nous sommes battus avec acharnement en Catalogne. Après les qualifications, le week-end a été difficile, mais nous avons également terminé en beauté avec une superbe course et une remontée dimanche. Nous allons capitaliser sur ces bonnes sensations : nous allons continuer à travailler dur et exploiter les caractéristiques du circuit à notre avantage.»

La situation est devenue paradoxale : Bagnaia dit souffrir de la moto, mais c’est surtout la perte de confiance qui l’empêche de retrouver son niveau. Tardozzi l’admet :

« Autant nous pouvons l’aider, autant il doit nous aider à l’aider. Il doit moins se concentrer sur les difficultés et penser davantage au pilote qu’il est et à ses qualités. »

Bagnaia reste l’un des pilotes les plus importants de l’histoire de Ducati, en MotoGP « après Casey Stoner », selon Dall’Igna. Mais la saison 2025 tourne au cauchemar : aucun podium depuis quatre courses, une seule victoire due à l’abandon de Marquez au COTA, et une perte de repères dramatique.

Le test de Misano sera décisif. Mais même si l’Italien retrouve un peu de vitesse sur l’asphalte à haute adhérence, cela pourrait être une fausse fenêtre avant de replonger. Pendant ce temps, Marc Marquez file vers son septième titre, et Bagnaia doit déjà penser à 2026 pour sauver son héritage.