Le triple champion du monde Francesco « Pecco » Bagnaia traverse un cauchemar en 2025. Au Balaton Park, sa crise de forme a atteint un nouveau plancher : pour la première fois depuis l’Indonésie 2023, il a manqué une place directe en Q2 et s’est retrouvé seulement 15è sur la grille. Un coup de massue pour l’homme qui, il y a un an encore, se battait chaque week-end pour la victoire.
Le pilote Ducati ne cache plus son désarroi : « c’est le moment le plus difficile, absolument, et c’est comme ça depuis le début de la saison. Parce que je sais que je peux me battre pour la victoire, pour les podiums. »
L’Italien rappelle qu’en 2024, ses chronos étaient alignés sur ceux des vainqueurs de cette année. Mais en 2025, le déclic ne vient pas : « je n’arrive pas à exploiter le potentiel que j’avais encore en 2024. C’est difficile à accepter et à comprendre ; c’est également difficile pour l’équipe, car ils travaillent pour me donner ce potentiel, mais nous ne le trouvons pas. »
La GP25 est une bête que Bagnaia ne parvient pas à dompter. Là où Marc Marquez semble transcender la machine, Pecco se heurte à ses limites, notamment au freinage :
« J’ai essayé de piloter comme lui, mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas piloter cette moto comme il le fait, ni comme je le voudrais. »
Avec un brin d’amertume, il ajoute : « Marc est très doué pour cacher les problèmes : il serait probablement rapide aussi sur un tracteur. »
Pecco Bagnaia : « 50 personnes travaillent à l’usine sur des détails et des solutions majeures »
À Borgo Panigale, la mobilisation est totale : « 50 personnes travaillent à l’usine sur des détails et des solutions majeures », explique Bagnaia.
Mais pour l’instant, seules des corrections mineures ont été mises en place. Et le tracé du Balaton Park, avec ses freinages courts et ses relances, a amplifié ses difficultés.
Le team manager Davide Tardozzi garde pourtant confiance. Et Pecco tente de se rassurer lui aussi : « j’étais plutôt satisfait en Hongrie, non pas du résultat, mais des sensations. J’ai pu rouler sur ma moto, et la moto ne m’a pas dominé. » Un maigre réconfort après une neuvième place…
Même son de cloche du côté de Fabio Di Giannantonio, également en difficulté avec la GP25 : « Marc, c’est Marc. On parle d’un champion, il n’est donc pas surprenant qu’il réalise de belles performances. »
Mais l’Italien met un bémol aux comparaisons faciles : « Pecco, Marc et moi pilotons la Ducati de manières totalement différentes. Même les réglages sont complètement différents. Difficile donc de dire si Marc serait meilleur ou moins bon avec notre moto. Mais une chose est sûre : il fait un excellent travail. »
Pecco Bagnaia est à un tournant : retrouver son ADN de champion ou subir une saison MotoGP noire, éclipsé par son coéquipier légendaire.