Pecco Bagnaia sort d’une année 2025 cauchemardesque. Le double champion du monde Ducati a sombré au classement, n’accumulant que 288 points, : synonyme d’une maigre cinquième place. Un contraste brutal avec l’arrivée de Marc Marquez, qui a humilié son nouveau coéquipier en marquant 257 points de plus… malgré quatre Grands Prix manqués en fin de saison.
Pire encore : Bagnaia a terminé derrière Alex Marquez sur une Ducati GP24, Marco Bezzecchi sur l’Aprilia et même Pedro Acosta sur la KTM. La fin de saison a viré au naufrage avec six abandons lors des sept derniers Grands Prix.
Le mental est touché, la relation avec Ducati aussi. Et Luigi Dall’Igna ne cache plus la réalité : il faut « reconstruire la confiance ».
Après ses victoires au Japon, on pensait Bagnaia relancé. Mais la suite a été un effondrement total : 0 point en Indonésie, en Australie, en Malaisie et à Valence. Seuls Sepang (victoire) et Portimão (8e) viennent sauver les meubles.
Difficile, dans ces conditions, de ne pas s’interroger sur son avenir alors que 2026 sera sa dernière saison sous contrat avec Ducati.
Le directeur général de Ducati Corse, Luigi Dall’Igna, s’est confié à Sky Italia et ses propos marquent un changement de ton très significatif.
D’abord, il rappelle son attachement personnel à Bagnaia :
« J’ai remporté mon premier championnat du monde MotoGP avec lui, et je lui suis particulièrement reconnaissant. »
Puis, il affirme la volonté de Ducati d’aider Pecco à se relever :
« Nous ferons assurément tout notre possible, comme nous l’avons déjà fait cette année, mais si possible, nous essaierons d’en faire encore plus. »
Mais il reconnaît désormais un problème profond :
« Il y a des éléments à prendre en compte des deux côtés, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue humain, afin d’essayer de rétablir un peu de confiance, car la confiance comporte des composantes techniques, mais aussi certainement de nombreuses composantes humaines. »

De Dall’Igna à Tardozzi en pensant par Bagnaia, tous reconnaissent chez Ducati que la saison a laissé des traces, mentalement et techniquement
Ces mots tranchent avec ses déclarations précédentes, lorsqu’il affirmait que Ducati et Bagnaia « s’étaient toujours fait confiance » malgré la crise. Désormais, il ne s’agit plus de nier, mais de reconstruire.
Chez Ducati, le verbe “confiance” devient central — et révélateur. Dans le clan rouge, les signaux ne trompent pas :
Dall’Igna admet qu’il faut restaurer la confiance. Davide Tardozzi parle ouvertement d’un « manque de confiance » de Bagnaia envers la GP25. Bagnaia lui-même a eu du mal à « accepter la réalité » de ses problèmes en 2025.
Tous reconnaissent que la saison a laissé des traces, mentalement et techniquement.
La perspective est inquiétante : un champion en perte de repères, bousculé par l’arrivée tonitruante de Marquez, rattrapé ou dépassé par des pilotes moins bien équipés… et qui doit désormais se reconstruire.
2026 sera à cette aune l’hiver de la dernière chance. Il s’agira de remettre Bagnaia en confiance, d’apaiser les tensions internes, de l’aider à retrouver la fluidité et la lucidité qui ont fait de lui un double champion.
Car une certitude se dessine : si Ducati ne réussit pas à retaper le moral et le niveau de son pilote, 2026 pourrait être sa dernière saison à Borgo Panigale.
Bagnaia espère oublier 2025, Ducati veut refermer la plaie… mais la question brûle toutes les lèvres :
Pecco peut-il réellement redevenir le leader d’un projet MotoGP où Marc Marquez prend toute la lumière ? Réponse dans les prochains mois.





























