Pecco Bagnaia est dans le dur, et il ne s’en cache pas. Face à une Desmosedici GP25 capricieuse, le double champion du monde MotoGP s’est livré à une analyse aussi franche que désarmante, pointant du doigt un problème technique sur une moto qui semble taillée sur mesure pour Marc Marquez… mais pas pour lui. Entre un style de pilotage aux antipodes et une moto qui joue les divas, Pecco tire la sonnette d’alarme.
Bagnaia, c’est celui qui ne cherche pas d’excuses. Devant les caméras, il déballe tout, cash : « j’ai besoin d’une moto ferme à l’avant, je la pilote souvent avec l’avant. Marc, lui, préfère une moto avec un sous-virage très prononcé, qu’il accélère ensuite. » Soleil et lune, eau et huile ! Marquez, maître incontesté du Mugello avec sa 93e victoire, surfe sur une GP25 qui semble conçue pour son style agressif et son goût du dérapage contrôlé. Pendant ce temps, Pecco galère, relégué à 110 points au championnat, dépassé même par Fabio Di Giannantonio en vue de l’arrivée. La question brûle les lèvres : comment une moto si performante pour l’un peut-elle être un cauchemar pour l’autre ?
Le hic, c’est la GP25 elle-même. Moteur revu, répartition des masses modifiée : fini, le comportement docile de la GP24 qui permettait à Pecco de claquer des chronos trois dixièmes plus rapides l’an dernier au Mugello. « Le moteur est homologué, la répartition du poids ne peut pas revenir à 2024 », explique-t-il, lucide mais frustré. Résultat ? Une Ducati qui ne répond plus à ses attentes, avec un avant instable qui le trahit à chaque freinage musclé. Et chez Ducati, on patine : « tout le monde y travaille, mais ils ne trouvent pas de solution », lâche Pecco, un poil amer.
Le message derrière les mots de Pecco Bagnaia
Mais à qui s’adresse-t-il vraiment quand il déclare : « ces difficultés peuvent m’aider à mieux comprendre beaucoup de gens » ? À Gigi Dall’Igna, le grand manitou de Ducati ? Le sous-entendu est clair : pourquoi avoir orienté le développement de la GP25 dans une direction qui semble taillée pour Marquez, au détriment de Bagnaia, vainqueur de 11 courses l’an dernier et double champion ?
Les tifosi s’interrogent, les réseaux s’enflamment, et Pecco, lui, donne l’impression d’être à un carrefour. Il a montré du mordant au Mugello, attaquant Marquez dès les premiers tours avec une rage inédite en 2025. Mais sans une moto à son goût et un allié dans le box, l’Italien risque de voir ses jours en rouge s’assombrir.
Marquez triomphe, Pecco trime : la GP25 est-elle une machine à diviser ? Une chose est sûre, Ducati doit trancher. Continuer à chouchouter le style de Marc, ou redonner à Pecco une moto qui lui va comme un gant ? Le paddock retient son souffle, et la prochaine course pourrait bien être explosive.
Classement de la course MotoGP Mugello
