La dernière vidéo de la série GOFREE – Under the Helmet, publiée sur YouTube, offre un regard brut et saisissant sur le moment délicat que traverse Pecco Bagnaia. Le champion en titre de Ducati, plongé dans une spirale de doutes depuis le début de saison 2025, ouvre les portes de son box, mais surtout de son esprit, en pleine lutte contre les démons d’une GP25 qu’il ne reconnaît plus.
Au cœur du paddock du Grand Prix de France, les caméras capturent une discussion tendue mais lucide entre Bagnaia, Davide Tardozzi (team manager) et Cristian Gabarrini (chef mécanicien). Le sujet : le comportement déroutant de l’avant de la GP25.
Tardozzi : « Dès que tu penches, t’as toujours l’impression d’être à la limite. »
Pecco : « C’est comme ça depuis le début de l’année… Alors je vais rouler autrement. Puisque c’est comme ça. »
Tardozzi (résigné) : « On s’y habitue… et on y arrive. »
Pecco : « Oui, mais moi je suis à deux doigts de tomber à chaque virage. »
Et il ne s’agit pas de paroles en l’air. Le double zéro du Mans – chute en Sprint, percuté en course par Bastianini – en est la preuve. C’est le premier double abandon de Bagnaia depuis l’introduction du format Sprint.
Pecco Bagnaia : un leader dépassé dans “sa” maison Ducati
Avec 51 points de retard sur Marc Marquez, et 29 sur Alex Marquez, le #63 vit une situation inédite : éclipsé dans son propre camp, sur une moto qu’il a contribué à façonner, mais qu’il semble désormais ne plus contrôler.
Dans la vidéo, Pecco confesse sa lutte intérieure : « ce n’est pas une situation confortable. Je suis habitué à autre chose. Je n’ai jamais cru à la chance ou à la malchance. Ceux qui chutent font des erreurs, ceux qui gagnent méritent. »
Des propos lucides, presque stoïques, mais qui trahissent une immense frustration intérieure. Cristian Gabarrini, le cerveau technique derrière le style de Bagnaia, ne cache pas son admiration : « Pecco est le premier à avoir introduit la vitesse en virage avec une Ducati. » Mais il rappelle aussi l’essence du MotoGP : « notre travail, c’est de lui donner le meilleur. Après, c’est à lui de faire la différence. »
À travers cette vidéo, Bagnaia montre qu’il ne cherche pas d’excuses, mais qu’il n’a pas encore trouvé les clés de cette nouvelle GP25. Le champion est en train de se réinventer dans l’adversité, sur une moto devenue capricieuse, face à un coéquipier – Marc Marquez – qui brille dans le même box.
Silverstone arrive. Le moment pour Pecco Bagnaia de tracer une nouvelle ligne, comme il l’a dit dans le box, et peut-être de rallumer l’étincelle. Car si quelqu’un peut dompter la Rossa, c’est bien celui qui a su la faire gagner en finesse en MotoGP.
