Piero Taramasso, Motorsport Manager de Michelin, a clarifié les raisons du départ de la marque du MotoGP après 2026, dans une interview avant le Grand Prix de France de ce week-end. Alors que Pirelli prendra le relais, Michelin se concentrera sur l’innovation pour la route.
Alors que le MotoGP se prépare à une révolution technique en 2027, Michelin a confirmé qu’il ne poursuivra pas l’aventure dans la catégorie reine au-delà de cette date. Une décision qui, selon Piero Taramasso, responsable des programmes compétition chez le manufacturier français, n’a pas été prise à la légère. « Ce sera un MotoGP moins extrême. Pour l’instant, tout est à la limite : l’aérodynamisme, la moto, les pneus, les dispositifs d’abaissement », a résumé Taramasso.
Et c’est justement cette extrême sophistication, combinée à un engagement sur plusieurs fronts (MotoGP, MotoE…), qui a fini par peser sur les épaules de Michelin. Si la marque au Bibendum ne cache pas un certain regret, elle assume une décision dictée par le souci de qualité :
« Participer à toutes les catégories était un engagement trop important, nous risquions de fournir un service de moins bonne qualité avec des pneus moins performants. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. » Et il ajoute : « si on nous avait demandé de rester comme nous le sommes actuellement en MotoGP et en MotoE, nous serions restés très volontiers ».
Piero Taramasso : « nous étudierons la possibilité de poursuivre le développement et d’appliquer cette technologie aux motos de route »
Le départ de Michelin ne signifie pas un abandon du développement. Bien au contraire, l’entreprise va continuer à perfectionner ses pneus jusqu’au dernier jour, avec l’objectif clair de transférer ces technologies vers la route : « nous continuerons à développer les pneus sur la lancée actuelle. Nous devons terminer le développement de ce côté-là. Ensuite, nous étudierons la possibilité de poursuivre le développement et d’appliquer cette technologie aux motos de route. »
C’est un cycle vertueux que décrit sur motorionline Taramasso : le savoir-faire acquis en MotoGP devient un avantage pour le consommateur lambda. « Les composés, les profils, les méthodes de fabrication, les logiciels, tout est identique. Les gens qui travaillent maintenant en MotoGP, les ingénieurs qui réagissent en une fraction de seconde, lorsqu’ils sont mis au travail sur d’autres projets, sont beaucoup plus prêts. »
Le départ de Michelin coïncide avec l’arrivée de Pirelli en tant que nouveau fournisseur officiel en 2027, dans un championnat révisé : réduction de cylindrée à 850 cc, interdiction des abaisseurs, limitation de l’aérodynamisme. Une nouvelle ère où l’on espère retrouver plus de pilotage et un peu moins de technologie à outrance. Mais quoi qu’il arrive, Michelin aura laissé une empreinte indélébile dans l’histoire moderne du MotoGP.