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Pecco Bagnaia

Dans une interview émouvante accordée à *BENZINE* et Cosimo Curatola, Pietro Bagnaia, père du double champion du monde MotoGP Francesco “Pecco” Bagnaia, revient sur l’incroyable parcours de son fils, de ses premiers tours de roue à l’âge de quatre ans jusqu’au sommet du motocyclisme mondial.

C’était un garçon sage, sans problème, toujours responsable”, se souvient Pietro. “Même enfant, il ne faisait pas de bêtises et respectait toujours les adultes. Il parlait peu avec moi, plus avec sa mère. Mais dès trois ans, il savait qu’il voulait faire de la moto.”

Si Pietro Bagnaia s’est d’abord opposé à la passion précoce de son fils, la détermination de Pecco l’a finalement convaincu. “Il a tellement insisté que sa mère m’a dit de le laisser au moins essayer. À quatre ans, il est monté sur une mini-moto à Cuneo. Il était tout petit, mais il avait un contrôle impressionnant.”

Le chemin vers le succès a été jalonné de sacrifices, notamment financiers. “Beaucoup de voyages, beaucoup de temps loin de la maison. Mais nous étions toujours ensemble. Pecco ne s’est jamais senti seul”, raconte Pietro, saluant au passage le rôle essentiel de son épouse, “véritable pilier” du parcours de leur fils.

Quand il n’y avait pas de résultats, ou quand les choses étaient difficiles financièrement, il n’a jamais voulu abandonner. Il avait toujours cette étincelle, cette motivation. Je disais : ‘S’il n’abandonne pas, nous non plus.’

Le titre mondial Moto2 de Pecco en 2018 reste gravé dans la mémoire de la famille Bagnaia. “C’était une émotion indescriptible”, confie Pietro. “Quand le titre MotoGP est arrivé, c’était encore plus incroyable. Quelque chose dont nous n’aurions même pas pu rêver.”

Photo de Gold & Goose Photography/Getty Images

« Marc Marquez a toujours été un modèle pour Pecco Bagnaia »

Selon son père, ce qui rend Pecco si spécial, c’est avant tout son mental : “il est très rationnel, il ne se décourage jamais. Il étudie les courses, il réfléchit beaucoup. Et il a une très grande éthique de travail. Il ne se contente jamais de peu.”

Interrogé sur l’influence de Marc Marquez dans la carrière de son fils, Pietro est catégorique : “Marc a toujours été un modèle, surtout à l’époque où il était imbattable. Pour Pecco, Marquez n’était pas seulement un rival : il était le miroir dans lequel il pouvait se regarder. Cette motivation a été essentielle à son évolution. Parfois, les meilleurs adversaires sont aussi les meilleurs professeurs.”

En dehors des circuits, Pecco reste fidèle à lui-même : discret, réservé, attaché à ses proches. “Il n’aime pas trop parler de lui, il a peu d’amis mais de très bons. Et il rentre toujours à la maison dès qu’il le peut.”

Les courses restent une source de stress intense pour la famille. “On ne dort pas la nuit précédente, et on ne parle pas pendant la course. On regarde avec tension, en silence.”

À ceux qui rêvent de voir leur enfant suivre la même voie, Pietro Bagnaia conseille avant tout l’écoute et le soutien :

Ne les forcez pas, mais ne les freinez pas non plus si vous voyez qu’ils en ont vraiment envie. Préparez-vous à de nombreux sacrifices, mais si votre enfant est passionné, cela en vaut la peine.”

À travers ses mots, Pietro Bagnaia révèle un père fier, lucide, et profondément admiratif du chemin parcouru par son fils — un champion MotoGP façonné par le talent, mais surtout par des valeurs familiales indéfectibles.

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