De retour sur la piste après avoir troqué le micro de DAZN contre le guidon d’une KTM RC16, Pol Espargaró n’a pas seulement marqué des points en Australie. Il en a aussi marqué dans les esprits. À l’arrivée du Sprint, l’Espagnol s’est montré cash sur la débâcle Ducati et sur le naufrage d’un certain Pecco Bagnaia, désormais méconnaissable. Il a commenté sur l’intéressé : “Pecco n’a pas besoin d’ingénieurs, il a besoin de vacances”.
Alors que le triple champion du monde sombrait à la 19e place — juste devant Michele Pirro, pilote remplaçant de Marc Marquez — Espargaró a livré une analyse franche :
« Je ne sais pas quoi dire, je ne trouve pas vraiment d’explication. Je ne pense plus que ce soit un problème de moto, mais plutôt lié à la situation personnelle qu’il traverse. Beaucoup d’athlètes d’élite connaissent des périodes comme celle-ci. Pecco traverse un moment difficile, et ce dont il a le plus besoin, c’est de terminer l’année, de se ressourcer, de se reposer, de partir en voyage avec sa femme, de déconnecter et de revenir en force pour la présaison. Il a bien plus de potentiel que cela. »
Une déclaration lucide et bienveillante — mais qui sonne aussi comme un aveu d’impuissance face à un Bagnaia vidé, mentalement comme sportivement. Le champion italien semble piégé dans une spirale qu’il ne maîtrise plus, incapable de retrouver la fluidité qui faisait sa force.
Pol Espargaró : “les autres ont enfin rattrapé Ducati”
Mais Espargaró ne s’est pas arrêté là. Il a également pointé du doigt l’équilibre des forces qui change en MotoGP. Pour lui, le Sprint australien — sans une seule Ducati sur le podium — symbolise une bascule :
« C’est bien de voir que le travail d’harmonisation des motos porte ses fruits. Ducati est en tête depuis longtemps, mais cela ne veut pas dire que tout a radicalement changé. Peut-être qu’ils domineront à nouveau en Malaisie, mais ces week-ends permettent aux autres usines de se sentir récompensées pour leur travail, notamment Yamaha et Honda, et Dieu sait combien cela leur coûte. »
Le message est clair : le règne rouge n’est plus intouchable. Aprilia, KTM, Honda, Yamaha — toutes profitent de l’usure de Ducati pour reprendre espoir. Et dans ce contexte, même un vétéran comme Espargaró, pourtant éloigné du haut du classement, goûte le plaisir d’un paddock plus ouvert, plus imprévisible.
Entre les mots durs de Carlos Checa, qui affirmait déjà que “Bagnaia n’a pas encore touché le fond”, et ceux plus empathiques d’Espargaró, le constat converge : le triple champion du monde n’a plus la tête à la course.
Les fans et Ducati espèrent que la “pause” évoquée par Pol lui permettra de retrouver sa rage de vaincre avant que 2026 ne tourne au désastre.
MotoGP, Australie J2, Grille de départ :
MotoGP, Australie J2, classement Sprint :