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Pecco Bagnaia

Trop courte, trop intense, trop folle, trop dangereuse, trop jouissive, la première course Sprint qui vient de se tenir sur le circuit de Portimão a l’immense intérêt de réunir tous les superlatifs, en bien comme en mal. Jugez plutôt :

  • Trop intense parce qu’en 17 minutes elle vous fait vivre de multiples rebondissements, de la chute des ténors comme Enea Bastianini à la confirmation des Champions comme Francesco Bagnaia, ou bien encore la révélation des battants comme Marc Márquez dont l’incroyable ténacité lui permet d’accrocher le podium.
  • Trop dangereuse avec l’envie d’exceller de certains protagonistes et les actes irréfléchis – voire désespérés – qui en découlent : Luca Marini ou Joan Mir l’ont d’ailleurs payé cher par leur élimination, en espérant que les dégâts collatéraux engendrés, à l’image de la violente chute de Bastianini, ne compromette pas les chances de ce dernier dans la suite du championnat.

Bref, avec de la bagarre à tous les étages, les ingrédients étaient réunis.

Les pilotes sauront-ils perdurer dans l’exercice lors des 20 prochains rendez-vous prévus au calendrier de la saison ? Telle est la question. Car physiquement, et bien que parfaitement entraînés, l’énergie déployée en qualifications et pour la course Sprint est intense, et ce avant même l’épreuve dominicale majeure du lendemain : C’est beaucoup de stress et d’efforts à produire pour exceller.

Au-delà du spectaculaire intérêt de l’exercice, tout au bénéfice du spectacle et des promoteurs, le jeu n’est-il pas dangereux ?

A voir les réactions de certains pilotes au baisser du drapeau, ce nouveau format n’a pas fini de faire débat : Aleix Espargaró – jamais le dernier pour exprimer ses opinions – illustre d’un geste très explicite le côté « dingue » de la course quand Francesco Bagnaia trouve ça très « fun », alors que Marc Márquez a simplement tenté de « survivre ».

Fabio Quartararo quant à lui ne mâche pas ses mots : « c’est beaucoup trop dangereux » !

Jack Miller enfin, éternel facétieux, s’y est bien amusé et se croirait dans un sport de contact.

Ce qui peut paraître préoccupant dans ce « sprint », ce sont les tentatives désespérées des pilotes mal qualifiés qui vont tenter le tout pour le tout en surpilotant avec les erreurs que l’on a pu constater. Le risque potentiel de l’exercice, ce sont les dommages que cela peut causer physiquement, avec des blessures qui peuvent s’avérer plus ou moins sérieuses.

La lutte s’arrêtera-t-elle faute de combattants ?

N’oublions pas enfin que chaque pilote ne dispose que de 2 motos : C’est beaucoup et peu à la fois, notamment lorsqu’une machine est endommagée lors des qualifications. N’en restant plus qu’une pour la course sprint, si le pilote y connaît une avarie, ce sont 2 motos à remettre en parfait état par les mécaniciens pour l’épreuve phare du lendemain : Un « sprint » donc pour l’ensemble des équipes.

Tout ce beau monde, au nom du sacro-saint spectacle, pourrait en sortir exsangue.

Mais ne boudons pas notre plaisir : quelle lutte, quelle intensité !

Vivement la prochaine… En croisant les doigts !

Matthieu BERTRAND

 

 

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