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Jorge Martinez

Dans un contexte où Honda a renouvelé pas moins de la moitié de ses pilotes en MotoGP, cette conviction de Jorge Martinez, patron des team Aspar, n’a pas de quoi rassurer sur la suite des événements au HRC. En effet, et plus que jamais, le premier constructeur mondial a besoin d’un guide technique efficace en piste et travailleur de l’ombre émérite. La RC213V actuelle est une moto qui, en 2022, a clairement pris du retard sur la concurrence en termes de performances et avec laquelle aucun de ses quatre pilotes, pas même Marc Marquez, n’a pu gagner une seule course. Justement, pourquoi ce Marc Marquez ne serait-il pas le leader en termes de développement ? Parce qu’il n’est pas fait de ce bois-là. Jorge Aspar Martinez l’explique d’une façon si claire que cela rappelle une autre situation : celle de Casey Stoner chez Ducati.

Marc Marquez est un phénomène qui arrive à tirer le meilleur parti, voire métamorphoser, n’importe quelle moto. Cependant, depuis trois ans, il a subi les affres d’une blessure grave à son bras droit, largement sous-estimée dans la première phase de son traitement, une grave erreur qu’il paye encore aujourd’hui. L’octuple Champion du Monde doit se réadapter à cette situation physique qui l’a affaibli, mais il lui reste encore beaucoup de talent pour montrer qu’il peut faire la différence. A condition, néanmoins, qu’on lui donne chez Honda une moto mauvaise qu’à l’habitude.

Et pour ça, il faut la mettre au point. Or, rien ne sera plus compliqué de le faire avec un pilote évoluant entièrement à l’instinct comme Marc Marquez. Le genre de situation qui peut amener un constructeur dans le mur. Rappelez-vous du cas de l’étincelant Casey Stoner qui avait ébloui Ducati de son propre éclat, bien avant que Gigi Dall’Igna ne reprenne les choses en main.

Pour Jorge Aspar Martinez, Honda en est exactement là. Dans des propos trouvés sur Todocircuito on lit ainsi que s’il n’a « aucun doute » sur le retour de l’octuple champion du monde, il ajoute cet impératif : « si Honda ne fait pas un pas, Marc ne pourra pas faire de miracles ». Et pourtant, le patron des teams en Moto2 et Moto3 signalent qu’il tente d’en faire, car c’est dans son ADN : « il a continué à prendre des risques. Il a beaucoup chuté. Il a été un pilote très rapide tout au long de sa carrière, et il a beaucoup chuté, mais ce n’est plus un jeune homme, il a quelques années de plus et il revient d’une blessure. Mais la vérité c’est que ça continue de me surprendre. Cette année il a pris beaucoup de risques, et même avec tout ce qui lui est arrivé, il a fait la différence avec les autres pilotes Honda ».

Jorge Martinez Aspar

Jorge Martinez : « du point technique, sur le fait de savoir comment améliorer une moto, peut-être que Marc Marquez n’est pas celui qu’il faut« 

Certes, mais Marc Marquez n’est pas là pour remporter une coupe Honda. Et au vu du résultat, il est clair que la recette de la prise de risque maximal en pariant sur le seul génie d’un pilote hors norme ne marche plus. Mais Honda saura-t-il faire autrement et Marc Marquez le comprendre ? C’est toute la question sur l’avenir immédiat du projet RC213V et de la fidélisation de Marc Marquez après 2024. Sur ces points, Jorge Martinez est pessimiste : « Marc Marquez a toujours été rapide avec ce qu’ils lui ont donné, alors peut-être que du point technique, sur le fait de savoir comment améliorer une moto, peut-être qu’il n’est pas celui qu’il faut. Car comme toujours, ça va vite avec lui, peu importe ce qu’on lui donne ».

Le patron espagnol en arrive ainsi à cette conclusion : « dans la situation actuelle, Honda doit trouver un pilote d’essai de haut niveau pour mieux faire évoluer la moto, car sinon ils vont passer un très mauvais moment ». On rappellera que Honda aurait pu l’avoir ce fameux pilote test de haut niveau, mais Alberto Puig a fait passer ses sentiments personnels avant l’intérêt général Honda en le laissant filer chez KTM. Il s’agit de Dani Pedrosa. Depuis, il n’y en a pas eu d’autre à l’horizon, pas plus que récemment, pour faire mieux que Stefan Bradl. On craint donc pour le blason le « très mauvais moment » prédit par Aspar.

Marc Marquez

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