pub

Virage

Le Sprint du Grand Prix de Saint-Marin restera comme une anomalie dans la saison quasi-parfaite de Marc Marquez. L’Espagnol, intouchable depuis son arrivée chez Ducati en 2025, a fini dans le bac à gravier du dernier virage, mettant fin à une série impressionnante de victoires et de podiums. Mais derrière l’image spectaculaire de sa glissade, c’est un autre débat qui s’est embrasé : le MotoGP roule-t-il trop vite dans les virages pour garantir la sécurité des pilotes ?

Depuis le début de l’année, Marquez avait remporté tous les Sprints, à l’exception de Silverstone où son frère Alex l’avait devancé. Misano devait confirmer cette domination. Parti en chasse derrière Marco Bezzecchi, auteur de la pole et porté par le public italien, le pilote Ducati avait trouvé l’ouverture au 6e tour. Avec son style incisif, Marquez s’était échappé, creusant trois dixièmes d’avance… avant de tout perdre dans le dernier virage.

La roue avant de sa Desmosedici a décroché, et le Cerverien a glissé jusqu’à heurter de plein fouet la barrière de protection gonflable avec son casque. Un frisson a parcouru les tribunes, d’autant que ce scénario s’était déjà répété plus tôt dans le week-end avec Jack Miller et Joan Mir, tous deux envoyés trop près des barrières après une chute.

Le journaliste et ancien pilote Mat Oxley n’a pas mâché ses mots après l’incident : « de plus en plus de pilotes et de motos vont jusqu’aux protections de sécurité. Quand les responsables comprendront-ils que le plus important à réduire pour 2027 est la vitesse en virage ? »

Virage

Des précédents inquiétants qui devraient alerter sur la vitesse en virage

Son constat est clair : avec l’aérodynamisme démesuré et les pneus qui autorisent des vitesses de passage en courbe inimaginables il y a dix ans, le MotoGP flirte avec ses propres limites. Les zones de dégagement, conçues pour un autre rythme, ne suffisent plus.

Jack Miller, en Yamaha Pramac, a vu sa M1 finir enfouie sous la barrière de protection du virage 12. Joan Mir, lui, n’a dû son salut qu’à un arrêt de justesse, mais sa Honda a heurté la protection au virage 9, un point déjà connu pour ses dégagements trop courts. La répétition des scènes, le même week-end, met en lumière une faille que les responsables du championnat ne peuvent plus ignorer.

Le règlement 2027 prévoit une réduction de la cylindrée à 850 cc et une aérodynamique limitée. Si ces changements devraient mécaniquement ralentir les motos, ils ne régleront pas immédiatement le problème des tracés dont les infrastructures n’ont pas suivi l’évolution technique. Misano en est l’illustration : malgré ses modernisations, certaines zones restent trop étroites pour contenir des machines lancées à des vitesses folles en courbe.

Pour Marquez, cette chute restera comme une péripétie dans une saison qu’il domine encore largement et où le titre semble acquis. Mais pour le MotoGP, l’incident est un signal d’alarme. Le sport vit une contradiction : il repousse les limites techniques et physiques, tout en exposant ses pilotes à des risques croissants. La question posée par Oxley – réduire la vitesse en virage pour sauver la sécurité – s’impose désormais comme un débat central à deux ans du grand changement de règlement.

Virage

 

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team