Par-delà le bitume et la compétition, Maverick Viñales poursuit un autre type de trajectoire : celle, plus intime, qui le ramène à ses racines. Né à Figueres, comme un certain Salvador Dalí, le pilote catalan a récemment évoqué ses origines tziganes et ce besoin viscéral de fuir, de se reconnecter à une forme de vie plus brute. Une confession rare, profonde, presque chuchotée… qui nous rappelle qu’un homme reste toujours en quête de sens, même lancé à 350 km/h.
Maverick Viñales évoque ainsi le le besoin parfois de fuir… pour se retrouver : « parfois, j’ai juste besoin de m’évader. Un week-end, seul, en montagne »
Viñales le reconnaît : derrière le casque, il y a une âme sauvage, une pulsion vers la nature, une soif d’espace. Il ne s’agit pas de caprice, mais d’un besoin enraciné, presque génétique, de retrouver un lien perdu avec le monde brut, organique.
Ce désir d’isolement n’est pas une rupture avec le monde moderne, mais une réconciliation avec un passé flou, celui de ses ancêtres tziganes. Il le dit avec pudeur, mais on sent qu’il y a là une forme d’appel intérieur, un écho lointain qui résonne encore dans le présent.
L’héritage invisible des ancêtres évoqué par Maverick Viñales
« Mon grand-père a encore beaucoup de racines, on voit bien qu’il a cette façon de faire plus gitane dans le sang » commente le pilote Tech3 KTM sur Moto.it.
Ce n’est pas un récit nostalgique. Viñales parle d’exploration. D’enquête. D’un voyage vers l’arrière, pour mieux comprendre qui il est aujourd’hui. Il lit, observe, interroge. Il cherche à comprendre ce que ses aïeux ont fait — ou n’ont pas fait — et comment cela a pu sculpter ses réactions, son tempérament, ses silences.
Il évoque son grand-père, encore imprégné de cette culture, comme un repère vivant, un témoin d’un monde en voie de disparition. Et pourtant, ce monde semble rejaillir chez Maverick dans sa manière d’être, sa retenue, sa puissance canalisée.
« Ma famille a toujours été très solide. Ils étaient pêcheurs. Ce sont des gens brutaux. Forts. Comme moi. »
Il y a chez Viñales une fierté tranquille pour cet héritage de dureté, d’endurance. Le monde de la pêche, rude, implacable, où l’homme affronte les éléments, a forgé une lignée à laquelle il s’identifie pleinement. Cette robustesse émotionnelle, cette capacité à encaisser, il la tient de là.
Mais ce monde-là s’est apaisé. Et lui aussi. Aujourd’hui, le pilote sauvage peut aussi se permettre la douceur, l’introspection, et ce luxe rare : se comprendre.
Dans le paddock, on le sait imprévisible, insaisissable. Parfois flamboyant, parfois en retrait. Peut-être est-ce là l’empreinte de ses origines : une liberté farouche, un besoin d’authenticité, un refus des carcans.
Viñales n’est pas qu’un pilote. Il est un homme en mouvement, dans le temps, dans l’espace, dans son propre passé. Et cela, sans doute, explique la profondeur de son regard, et cette manière unique qu’il a de tracer sa propre ligne, sur la piste comme dans la vie.