pub

Un nouveau chapitre s’ouvrira bientôt, pour le team Tech3 et pour le MotoGP tout entier, car après plus de trois décennies sous la houlette d’Hervé Poncharal, la structure française entrera en 2026 dans une nouvelle ère avec l’arrivée de Richard Coleman au poste de team manager.

Peu connu du grand public du MotoGP, Richard Coleman n’est pourtant pas un novice des sports mécaniques. Son profil, mi-ingénieur, mi-stratège business, annonce des changements notables et l’arrivée d’une vision venue du monde des quatre roues.

De l’ingénierie à la direction sportive

Britannique né en 1987, Richard Coleman a effectué ses premiers pas dans le sport auto dès son plus jeune âge, en tant qu’apprenti ingénieur au sein de l’équipe Mitsubishi engagée en Championnat du monde des Rallyes (WRC). Il passe ensuite chez Chevrolet en Championnat du monde des Voitures de Tourisme (WTCC).
Cette base technique, loin du simple management théorique, lui a permis de comprendre la compétition “de l’intérieur”.
Il fonde ensuite Bamboo Engineering, une structure qui s’illustre en WTCC, puis collabore avec diverses équipes en F3, Endurance et GT Asie.

il développe ensuite Mayfield Sports Management en 2014, agence basée à Silverstone spécialisée dans le management sportif, le marketing et le sponsoring.
Sous sa direction, MSM a négocié plus de 150 millions de dollars de contrats de sponsoring dans les sports mécaniques, le football et le cyclisme.
La présentation de la structure, « nous mettons à profit notre réseau privilégié d’écuries, de partenaires, de promoteurs et de diffuseurs pour négocier les accords les plus avantageux pour nos clients », laisse penser que celle-ci ne devrait pas avoir de difficultés à trouver de nouveaux sponsors…

Ce double parcours, paddock et entreprise, attire l’attention de nombreuses organisations sportives, notamment la FIA. Coleman y occupe ponctuellement des fonctions de représentation et de conseil, mais reste fortement impliqué en F1.
En moto, outre le futur management de l’équipe Tech3, Mayfield Sports Management obtient de la FIM la promotion mondiale du Speedway à partir de 2026.

Une arrivée stratégique au bon moment

Le rachat du team Tech3 par un consortium mené par Guenther Steiner, ancien patron de Haas en Formule 1, marque effectivement un tournant majeur. Steiner prendra le rôle de CEO, tandis que Richard Coleman dirigera la structure au quotidien.
« Nous sommes ici pour nous battre, pas seulement pour participer », déclarait-il lors de l’annonce du projet. Le ton est donné : l’objectif n’est pas de maintenir Tech3 dans le peloton, mais d’en faire une structure plus compétitive et attractive sur, et peut-être surtout, en dehors de la piste.

Cette arrivée s’inscrit dans un contexte dynamique pour le MotoGP, en pleine mutation médiatique depuis l’entrée majoritaire de Liberty Media au capital de Dorna.
Richard Coleman et Guenther Steiner représentent cette nouvelle génération de décideurs issus de l’écosystème business-compétition.

Mais un pari qui semble impossible à concilier : conserver l’ADN latin de Tech3 avec des process britanniques et un constructeur autrichien aux parfums indiens

Richard Coleman arrive toutefois dans un paddock moto qu’il devra apprivoiser. Son regard extérieur pourrait être un atout pour moderniser l’approche commerciale et opérationnelle d’une équipe, mais son emploi du temps déjà extrêmement chargé lui permettra-t-il de vraiment s’intégrer au quotidien au cœur d’une équipe française ?

Car les défis sont effectivement nombreux :

  • S’intégrer dans la culture MotoGP, mais surtout s’intégrer dans une équipe latine, alors que son origine britannique en est à l’opposé.

  • Conserver l’âme “famille racing”, chère à Hervé Poncharal, et ce sera sera un challenge encore plus difficile.

  • Maximiser la synergie avec KTM/Bajaj, dont on ne connaît pas encore vraiment l’implication future en MotoGP.

  • Attirer de nouveaux partenaires, même si cela est un axe fort de son activité.

  • Continuer à accompagner les jeunes pilotes vers l’élite.

Tech3, devenu ces dernières années un tremplin pour les jeunes talents, de Miguel Oliveira à Pedro Acosta, doit désormais franchir un cap et viser durablement le haut du tableau.

Pour combien de temps ?

Si son nom était encore méconnu de nombreux supporters moto il y a quelques mois, Richard Coleman pourrait rapidement s’imposer comme une figure importante du paddock. Profil hybride, vision globale, capacité à fédérer partenaires et talents : les ingrédients d’un team principal moderne semblent réunis.

La saison 2025 sera celle de la transition, avec Hervé Poncharal encore à la barre pour transmettre son héritage.
En 2026, Richard Coleman prendra le relais en s’appuyant sur l’expérience et la structure existante. Pour combien de temps, avant d’imposer son savoir-faire personnel ?
L’opportunité est immense, le défi l’est tout autant.

MotoGP Richard Coleman Tech3

Tous les articles sur les Pilotes : Enea Bastianini, Maverick Vinales

Tous les articles sur les Teams : Tech 3 Racing