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Remy Garner

Remy Gardner n’a apparemment toujours pas tourné la page de sa seule saison en MotoGP qui a été un échec cuisant à tous les points de vue. Techniquement, sportivement et humainement, l’Australien n’a connu que des déceptions, quelques mois seulement après avoir connu la satisfaction suprême d’être devenu un Champion du Monde de Moto2. Une consécration qui aurait logiquement dû cimenter une solide relation avec KTM. Or, c’est tout le contraire qui s’est produit, comme si le ver était déjà dans le fruit. Reste ce gâchis qui pose question sur les véritables chances laissées à un rookie de faire ses classes dans la catégorie reine. Dans tous les cas, il semble que l’on puisse compter sur l’ancien équipier d’un Raul Fernandez – qui était dans la même situation que lui, mais qui a pu s’exfiltrer à temps en direction d’Aprilia – pour ne pas rater une occasion de régler ses comptes avec la marque autrichienne.

Remy Gardner aura la possibilité, en 2023, de relancer sa carrière et de se refaire une réputation dans un peloton via la belle catégorie WSBK sur une bonne Yamaha. Mais peut-on aller de l’avant en regardant toujours derrière soi ? Car dans un entretien accordé à Speedweek, il donne l’impression d’être figé sur cette posture. On comprend qu’il ait souffert dans cette année 2022 où on peut effectivement douter qu’il ait eu sa chance de s’affirmer en MotoGP. Et assurément, cette crise a entraîné des conséquences plus larges en remettant en cause la crédibilité d’un Champion du Monde en Moto2. Cependant, ne serait-il pas temps de passer à autre chose ?

L’Australien est le seul à décider en la matière et apparemment, il n’a pas encore épuré son passif avec KTM : « ils m’ont brisé le cœur. Apparemment, il n’y a eu aucune considération pour le titre mondial que je leur ai apporté » commence-t-il. Et il est convaincu d’une chose : « cela aurait été différent avec une moto différente ». Il précise ainsi sa pensée : « prenons l’exemple de Bezzecchi, que j’ai toujours dominé en Moto2. Et en MotoGP, je ne me suis même pas approché de lui. Il était sur le podium et au premier rang. Si j’avais été assis sur une Ducati, cela aurait été très différent. J’avais besoin d’une moto différente, plus compétitive ».

« Si j'avais déjà pris place sur une Ducati... » - Remy Gardner

Remy Gardner : « beaucoup de jeunes pilotes continueront d’être ainsi grillés à l’avenir, c’est la mentalité actuelle« 

Cet échec l’amène aussi à faire des considérations plus générales : « en MotoGP aujourd’hui, vous avez un an, peut-être un an et demi ou deux pour faire vos preuves » dit-il avant de prévenir : « beaucoup de jeunes pilotes continueront d’être ainsi grillés à l’avenir, c’est la mentalité actuelle. Malheureusement, aujourd’hui, le MotoGP ressemble plus que jamais à la Formule 1, tout dépend de la moto. Évidemment, le pilote a toujours plus d’influence qu’en Formule 1, Lewis Hamilton ne peut pas gagner dans une Williams. Mais Marc Marquez est le meilleur pilote de tous les temps et il ne peut plus non plus gagner pour le moment. Je dirais qu’à présent, en termes de résultat, c’est 70 % la moto ».

Puis Remy Gardner termine : « dans le passé, je doutais de moi, en Moto2, alors que je n’avais rien fait. L’année dernière, cependant, je n’avais aucun doute sur moi-même. Je me suis senti très mal, c’est sûr. La vie n’était pas amusante et j’étais surtout triste de la façon dont j’étais traité. Mais je n’ai jamais douté de ma capacité à rouler vite, je sais que je le peux. J’ai un titre mondial qui le confirme. J’avais même l’impression de rouler vite, avec le package et l’équipe ». Autant de qualités qu’il aura l’occasion de démontrer cette année dans un WSBK où les motos comme les courses et la mentalité sont différentes.

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