C’est une révolution qui va changer le visage des catégories jeunes. Alors que Liberty Media veut aseptiser l’histoire, Dorna frappe un grand coup technique : Yamaha remporte l’appel d’offres historique pour équiper la Moto3 à partir de 2028 avec le moteur de sa YZF-R7. Une décision qui sonne le glas de 14 ans de domination Honda-KTM et promet une refonte totale de la grille.
Après des mois de négociations tendues, le choix est tombé : le bicylindre en ligne de 689 cc de la Yamaha YZF-R7 deviendra le cœur battant de la Moto3 en 2028. Selon GPOne l’annonce est attendue ce week-end à Motegi dans le cadre du Grand Prix du Japon.
Les spécifications finales sont les suivantes :90 ch (contre 73.4ch en série), poids minimum de 120 kg et un prix plafond de 50 000 € pour la moto complète. Un cahier des charges qui a fait la différence face aux propositions Honda et KTM, Yamaha ayant « déjà un moteur de série » parfaitement adapté.
C’est la fin d’un cycle historique. Les deux géants qui se partageaient la Moto3 depuis 2014 doivent plier bagage : KTM avec ses 8 titres pilotes en 14 ans, mais sans proposition économique et avec des problèmes d’insolvabilité récente. Honda avec 6 titres mais incapable de rivaliser avec l’offre Yamaha.
Des coûts réduits et un changement de philosophie pour le Moto3 2028 version Yamaha
C’est un séisme stratégique qui redistribue totalement les cartes dans le vivier des jeunes talents. Lin Jarvis, l’ancien directeur de Yamaha Racing, avait mis les points sur les i il y a des mois : « Nous ne sommes intéressés par le Moto3 que si nous pouvons utiliser un moteur déjà présent dans notre catalogue. »
Une position ferme qui a payé. Yamaha obtient ainsi un marché juteux sans investissement de développement majeur, tout en promouvant sa production de série.
La révolution sera aussi visuelle. Avec son bicylindre de 689 cc la future Moto3 ressemblera davantage aux Moto2 actuelles. Elle sera plus imposante que les actuelles 250 cc et elle s’inspirera des Triumph 765 cc de Moto2.
Un changement radical qui pourrait rebattre les cartes du recrutement des jeunes pilotes. Mais le plus grand bénéfice sera économique avec une chute des coûts de 170 000€ à 50 000€ par machine, une division par 3,5 qui pourrait sauver de nombreuses équipes privées.
Les compétitions promotionnelles comme l’European Talent Cup conserveront les moteurs 250 cc actuels sous le nouveau nom de Moto4, créant ainsi une filière plus lisse vers la Moto3.
Avec ce coup de maître, Yamaha étend son influence sur tout le parcours de formation des pilotes, promotionne sa gamme moyenne (R7) à moindre coût et affaiblit ses rivaux Honda et KTM dans le recrutement des jeunes talents. Dorna signe ici une véritable révolution technique et économique. Reste à savoir si cette Moto3 « low cost » parviendra à conserver l’incroyable spectacle qui fait sa renommée depuis 14 ans.