Dans le paysage ultra-compétitif du MotoGP, un nom domine toutes les conversations : Marc Marquez. Et l’ancien pilote d’usine Sete Gibernau, témoin privilégié de l’évolution du sport, n’y va pas par quatre chemins pour décrire la domination écrasante de la sensation de Cervera.
Lors d’une interview, Gibernau a coupé court à tout débat superflue. « Il n’y a pas grand-chose à dire sur Marquez ; les faits parlent d’eux-mêmes », a-t-il asséné, le regard aussi franc que durant ses années de pilote.
Pour lui, les statistiques de l’octuple champion du monde constituent un argument imparable : « si vous prenez un instantané des faits, vous avez toutes les réponses. Ses chiffres sont une réalité irréfutable, et nous devons en profiter tant qu’il est encore en course. »
Un plaidoyer pour savourer l’exception Marquez tandis qu’elle se produit sous nos yeux.
Gibernau a également salué la performance remarquable d’Alex Marquez à Barcelone, voyant en sa victoire contre son frère un signe de la féroce compétition interne chez Ducati. « Le seul pilote Ducati capable de battre Marc » : la formule de Gibernau résonne comme un compliment immense pour le cadet des Marquez.
L’entretien a pris une tournure plus personnelle lorsque Gibernau a évoqué ses propres batailles contre Valentino Rossi, dévoilant le poids émotionnel de ces rivalités légendaires.
Sete Gibernau : « j’ai combattu Valentino Rossi pour trois titres mondiaux »
« J’ai combattu Rossi pour trois titres mondiaux, et si les choses avaient été différentes, qui sait ce qui aurait pu être », a-t-il médité sur AS, laissant poindre une pointe de nostalgie pour ces occasions manquées qui hantent tout compétiteur.
Interrogé sur la question ultime – qui est le plus grand ? – Gibernau a offert une perspective nuancée et respectueuse.
« C’est difficile à dire. Le meilleur est souvent une question d’opinion, et il s’agit d’être le plus grand de votre époque. Ce qui est clair, c’est que Marquez et Rossi ont chacun leurs légions de fans, et c’est une partie de la beauté du sport. »
Il établit cependant un parallèle frappant entre les deux icônes : « chacun a ses forces et a dominé à sa manière. Pour finir, ce sont des concurrents féroces qui savent comment gagner. » Des ‘tueurs’ sur la piste, unis par la même soif de victoire.
Gibernau identifie le seul domaine où Marquez pourrait éventuellement montrer une faille : « le seul point d’interrogation concernant Marquez est sa capacité à gérer sa situation mentale. »
Mais concernant le talent pur, son verdict est sans appel : « Mais en ce qui concerne son talent, quiconque en doute ne comprend tout simplement pas le sport. »
Alors que Marquez s’apprête à remporter son neuvième titre mondial – comme le rappelle Gibernau –, les réflexions de l’ancien rival de Rossi offrent une perspective unique : celle d’un guerrier qui connaît le prix de la grandeur et reconnaît sans amertume l’émergence d’une légende encore plus dominante. Le monde regarde, fasciné, alors que Marquez continue d’écrire l’histoire.