Enea Bastianini aborde le Grand Prix de Grande-Bretagne 2025 à Silverstone avec un mélange d’espoir et de défi. En 2024, alors pilote usine Ducati, il y avait signé un doublé mémorable (Sprint et Grand Prix), devenant le seul à s’imposer deux fois consécutives dans l’histoire récente du circuit, bien que dix pilotes différents aient remporté les dix derniers Grands Prix MotoGP. Fort de neuf podiums dominicaux et d’une victoire à Misano en 2024, il avait frôlé la 3e place mondiale, cédée à Marc Marquez. Désormais chez Tech3 KTM, Bastianini peine à retrouver ce niveau, avec une 7e place à COTA comme meilleur résultat en 2025. Une pénalité de long lap, héritée d’un accrochage avec Francesco Bagnaia au Mans, compliquera son week-end.
Un an après avoir brillé de mille feux à Silverstone avec un doublé Sprint + Grand Prix au guidon de la Ducati officielle, Enea Bastianini revient sur ses terres de gloire… avec un goût d’inachevé et beaucoup de doutes. Reconverti chez Tech3 KTM en 2025, « La Bestia » peine à retrouver son niveau d’élite et aborde le Grand Prix de Grande-Bretagne avec l’espoir de déclencher enfin quelque chose sur cette RC16 qu’il ne maîtrise toujours pas.
La saison dernière, Bastianini signait deux victoires éclatantes à Silverstone et à Misano, terminant quatrième du championnat derrière Marc Marquez… pour un rien. Mais le passage de Ducati à KTM n’a rien d’un conte de fées : une meilleure place de 7e cette saison à Austin, une adaptation laborieuse à la moto autrichienne, et un enchaînement de pénalités surréalistes au Mans qui résume bien son début d’année.
« Le Mans était fou, c’est sûr », lâche-t-il. « Malgré toutes les pénalités, on a montré un bon rythme en course. J’étais proche des chronos de Marc et Fermin. » Après avoir mis Bagnaia au tapis dans le chaos français, Bastianini a écopé d’un long lap penalty pour Silverstone, en plus des trois qu’il a déjà purgés au Mans. Un lourd passif qui l’obligera à un départ canon et à une stratégie parfaite pour viser le top 10.
« Silverstone pourrait être la course où Enea Bastianini clique enfin avec la KTM »
Mais Nicolas Goyon, team manager de Tech3, reste optimiste : « Silverstone pourrait être la course où Enea clique enfin avec la moto. Il adore ce circuit. Cette pénalité pourrait même être une motivation supplémentaire. »
Alors que Viñales, son coéquipier, s’impose comme le pilote KTM le plus régulier depuis quatre courses (trois top 5), Bastianini semble nager à contre-courant, utilisant toujours l’ancienne configuration avec le gros dosseret aérodynamique – surnommé « boîte à salade » – alors que les autres (Binder et Acosta compris) ont basculé vers la configuration « Viñales », plus agile et plus neutre.
« Ce n’est pas idéal, mais on va se concentrer sur un bon travail dès vendredi pour avoir une meilleure place sur la grille », déclare Bastianini. Le plan est clair : gagner en confiance rapidement, briller en qualif, et limiter les dégâts en course malgré la pénalité. Car le vrai tournant de la saison pourrait se jouer ici, sur un tracé qu’il adore.
Enea Bastianini n’a plus le droit à l’erreur en MotoGP. Silverstone, théâtre de son dernier triomphe, pourrait aussi être le point d’inflexion de son année chez KTM. Entre réglages récalcitrants, pénalités, et pression croissante, le défi est immense. Mais si « La Bestia » doit rugir à nouveau en 2025… c’est maintenant ou jamais.