Dans un débriefing aussi rare que révélateur, Marc Marquez a transformé son podium britannique en véritable examen de conscience. Loin des célébrations habituelles, l’octuple champion du monde a disséqué avec une honnêteté brutale sa performance en demi-teinte à Silverstone.
Marc Marquez n’était pas d’humeur à célébrer à Silverstone. Bien qu’il ait franchi la ligne d’arrivée à la troisième place du Grand Prix de Grande-Bretagne, dans une course chaotique marquée par des chutes, un drapeau rouge salvateur et des conditions difficiles, le pilote Ducati a préféré l’introspection à l’euphorie. En véritable compétiteur, il a reconnu avec franchise : « quelqu’un nous a sauvés aujourd’hui », a-t-il confié à DAZN, évoquant le drapeau rouge provoqué par la collision entre Franco Morbidelli et Aleix Espargaró. Un incident qui lui a permis, après une chute lors du premier départ, de revenir en piste avec une moto réparée.
Lors de l’interview post-course avec Dani Pedrosa, le ton est devenu presque intime. Pedrosa l’a salué pour ses dépassements incisifs, notamment sur Morbidelli, mais Marquez n’a pas mâché ses mots : « il faut viser la régularité. Je ne suis pas content aujourd’hui, parce que j’ai commis une erreur. J’ai eu la chance de la sauver, mais il faut être honnête : j’ai encore fauté, alors que j’avais huit dixièmes d’avance. Ça arrive toujours aux mêmes endroits. Je dois apprendre à contrôler ce sentiment ».
Le pilote a également souligné combien les conditions venteuses ont impacté son pilotage, notamment la confiance sur l’avant de la moto. « Lors de la deuxième course, j’étais très tendu, je n’avais aucune sensation à l’avant. Je savais que n’importe quelle rafale pouvait me faire chuter. C’était une journée très critique, comme au Mans, même si la piste était sèche. Un tour j’étais parfaitement placé au virage 11, et le suivant une bourrasque me déséquilibrait. Ça me faisait douter, et je perdais le rythme ».
Marc Marquez : « il y a eu des moments où je n’avais même pas envie de monter sur la moto »
Malgré ce podium, Marquez refuse de s’en contenter. Il l’admet sans détour : « il y a eu des moments où je n’avais même pas envie de monter sur la moto. Aujourd’hui, il fallait apprendre à souffrir. On m’a sauvé, mais je ne peux pas continuer à dépendre de cela ».
En fin d’entretien, Marc a tenu à saluer la performance de Fabio Quartararo, victime d’un souci mécanique alors qu’il dominait la course : « pour moi, le pilote du jour, c’est Quartararo. Il menait largement avant son problème. Voir une Yamaha et une Honda sur le podium montre que les compromis techniques fonctionnent ».
Dans un championnat où la moindre erreur se paie cher, ce dimanche à Silverstone restera comme un avertissement pour Marquez – et un rappel : même les meilleurs doivent savoir perdre pour continuer à gagner.
Course de MotoGP GP de Grande-Bretagne
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