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Carmelo Ezpeleta

Depuis le rachat du MotoGP par Liberty Media, le paddock retient son souffle. Les idées fusent, les comparaisons avec la Formule 1 s’accélèrent, et une nouvelle proposition secoue désormais les coulisses : faire courir les prototypes de Grand Prix sur des circuits urbains empruntés à la F1, ces monstres d’acier sinueux et ultratechniques qui ont transformé les Grands Prix automobiles en véritables superproductions internationales. Carmelo Ezpeleta est ouvert à l’idée. 

Le passage sous pavillon Liberty Media a été accueilli comme une révolution attendue, tant la société américaine a métamorphosé la F1 en machine mondiale à spectacle. Le MotoGP doit désormais se réinventer — ou accepter d’être réinventé — et certaines propositions ont déjà déclenché de vives oppositions.

Un plafond de coûts, réclamé ardemment par KTM, a ainsi immédiatement crispé Honda, farouche défenseur du modèle historique.

Pit Beirer, le patron de KTM Motorsport, est allé plus loin encore, appelant de ses vœux un « week-end méga », dans lequel fans de F1 et de MotoGP se réuniraient pour un événement commun à haute valeur ajoutée : une hypothèse impensable il y a encore deux ans.

Et voici que débarque l’idée la plus explosive : exporter le MotoGP sur certains circuits urbains du calendrier F1.

Carlos Ezpeleta Liberty Media

Carmelo Ezpeleta, en direct de Las Vegas, ne ferme aucune porte

Présent à Las Vegas — vitrine absolue du savoir-faire F1 moderne — Carmelo Ezpeleta a été interrogé en bord de piste par DAZN sur la possibilité de voir un jour les MotoGP débouler sur ce type d’enceintes urbaines spectaculaires. Sa réponse a surpris par sa franchise :

« Nous n’avons aucun problème à courir sur des circuits urbains ; la seule chose dont nous avons besoin, ce sont des zones de dégagement. »

« Ici, il est difficile de prévoir des zones de repli, mais il existe des circuits urbains de Formule 1 que nous pourrions utiliser. »

Ezpeleta ne dit pas oui — mais il ne dit surtout pas non. Il dit « possible ». Et dans le MotoGP post-Liberty, « possible » signifie souvent « en discussion ».

Le message est clair : avec les aménagements de sécurité adéquats, certaines pistes urbaines F1 pourraient accueillir le MotoGP. On pense immédiatement à Jeddah, Bakou, Miami… ou à un Shanghai réaménagé, alors que la Chine prépare son grand retour au calendrier.

Le MotoGP version Liberty oscille entre fascination et inquiétude.  Les pistes urbaines ? L’arrivée de patrons F1 ? Les week-ends communs ? Le plafond budgétaire ? Le MotoGP s’apprête peut-être à vivre l’un de ses plus grands bouleversements structurels depuis son passage au 4-temps en 2002.

Pour les puristes, le risque est clair : transformer un sport basé sur la performance brute, le pilotage pur et l’ADN mécanique en un show plus “marketé”.

Pour d’autres, c’est une opportunité : stabiliser les finances des équipes, attirer des sponsors premium, remplir les tribunes, et surtout — enfin — amener le MotoGP à un niveau d’exposition comparable à celui de la F1.

Ezpeleta, qui reste pragmatique, semble avoir compris l’équation : adapter sans renier. Innover sans trahir. En acceptant l’idée des circuits urbains — avec la nuance des zones de dégagement — il envoie un message : le MotoGP ne restera pas figé. Il s’apprête à muter.

Le MotoGP entre dans une nouvelle dimension, et la seule question qui demeure est simple : jusqu’où Liberty Media est-elle prête à aller ?

Carmelo Ezpeleta FIM