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Lorsque l’usine KTM est arrivée dans le paysage des Grands Prix par le biais du Moto3, il s’agissait d’abord d‘une grande curiosité, car la marque évoquait alors seulement le tout terrain, au sens large du milieu. Puis les machines orange ont commencé à se faire une réputation sur la piste, titres et victoires sont arrivés, le Moto2 aussi, mais pas longtemps avec leur cadre, les ressources étant ensuite dirigées vers un projet MotoGP lancé en 2016. Il n’est pas encore arrivé à maturité mais le cadre est posé pour aboutir, comme la volonté puisque les Autrichiens ont aussi convaincu dans le paddock qu’ils n’étaient pas des poètes.  

Chaque constructeur exsude un état d’esprit plus ou moins fort en Grand Prix et KTM fait partie des blasons où chaque décision exprime un caractère en acier trempé. Le trigramme, pour « Kronreif und Trunkenpolz Mattighofen » compte 7 victoires en MotoGP. Il a fait ses débuts lors de la dernière course de la saison 2016, avec la nouvelle RC16, puis a disputé toute la saison en 2017. Pol Espargaró et Bradley Smith ont été les pilotes KTM Factory Racing pour la période de deux ans 2017-18, amenant la marque autrichienne à la cinquième place du classement des constructeurs.

En 2019, deux motos sont ajoutées avec l’équipe Red Bull KTM Tech3, mais la saison se termine à nouveau à la cinquième place. Ses premiers succès sont arrivés en 2020 et 2021 grâce à Brad Binder et Miguel Oliveira. Si le blason de Mattighofen est actuellement le moins doté en succès en MotoGP, il est le seul à pouvoir s’affirmer victorieux dans toutes les catégories. En effet, outre les 7 victoires en catégorie reine, il compte également 14 victoires en Moto2 et 80 en Moto3.

KTM est actuellement présente dans les trois catégories du Championnat du monde de moto, ce qui inclut également la présence de ses marques Husqvarna et GASGAS. Les Autrichiens en ont fait du chemin depuis leur arrivée dans le paddock, mais ce n’est pas encore du goût de la martiale haute direction qui n’a jamais caché que seuls les lauriers les intéressaient… Le PDG de KTM et propriétaire du groupe Pierer Mobility AG se montre d’ailleurs très clair : « nous n’avons jamais prêché le principe olympique en disant que nous voulions simplement participer en MotoGP. Lorsque nous participons à un championnat, nous voulons monter sur le podium ».

La star de KTM Brad Binder (33) devant Bezzecchi (72), Aleix Espargaró et Aleix Espargaró

« La décision d’opter pour le MotoGP était la meilleure chose que nous pouvions faire pour KTM« 

Il ajoute : « nous avons toujours dit que nous serions patients en MotoGP, car il nous a fallu sept ou huit ans pour remporter le classement général du Dakar et également le championnat américain de Supercross. Nous avons prouvé que nous prenions le MotoGP au sérieux et que nous avions prévu de rester dans la catégorie reine sur le long terme en ayant Tech3 comme équipe depuis 2019, et depuis lors, nous avons prolongé le contrat avec Dorna jusqu’à la fin de 2026 », a-t-il déclaré sur Speedweek.

Le directeur général a estimé que l’expérience acquise en Moto2 et Moto3 avait été d’une grande importance : « nous sommes entrés en MotoGP en 2017 en tant que marque tout-terrain et nous avons dû apprendre à nos dépens. Nous avons toujours été conscients qu’il faudrait des périodes différentes pour pouvoir nous battre pour le championnat du monde de MotoGP, mais nous avons bien fait, sans aucun doute, de nous attaquer d’abord à la plus petite catégorie, le Moto3, à partir de 2012. Ensuite, le Moto2 a suivi de 2017 à 2019, avec notre propre châssis et c’était très important car nous avons beaucoup appris ».

Avec le recul, Stefan Pierer ne regrette pas d’avoir misé sur le MotoGP : « nous avons maintenant six ans de MotoGP derrière nous. En fin de compte, nous pouvons faire le point : la décision d’opter pour le MotoGP était la meilleure chose que nous pouvions faire pour la marque » clame-t-il dans une période où la firme Suzuki s’est convaincue du contraire en désertant la place, donnant ainsi un axe de réflexion à ses compatriotes Yamaha et Honda, actuellement battus à plate couture dans la compétition. Pour KTM, c’est un investissement estimé à 70 millions d’euros la saison. Une conviction et une fidélité qui permettent de tolérer comme un doute sur le nouveau calendrier à 21 épreuves et bientôt 22, alors que les dirigeants de la plaine de Styrie ont fait savoir qu’ils se contenteraient bien de seulement 18 rendez-vous …

« Opter pour le MotoGP était la meilleure chose que nous aurions pu faire pour KTM » - Stefan Pierer

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