La crise chez KTM s’intensifie avec un conflit juridique entre Stefan Pierer, co-PDG de Pierer Mobility AG, et Stephan Zöchling, membre du conseil de Pierer Industrie AG et président du conseil de surveillance de Pierer Mobility. Ce différend, centré sur un prêt de 80 millions d’euros, complique la restructuration de KTM, déjà en proie à une insolvabilité.
La situation financière déjà fragile de KTM connaît un nouveau rebondissement, cette fois sur le terrain judiciaire. Stefan Pierer, co-PDG de Pierer Mobility AG et figure centrale de l’empire industriel autrichien, a déposé plainte contre Stephan Zöchling, membre du conseil de surveillance du groupe et… expert en restructuration qu’il a lui-même nommé jusqu’à fin 2025.
Au centre de cette querelle : un prêt de 80 millions d’euros accordé en octobre 2024 par la société Dabepo Holding AG de Zöchling à Pierer Konzerngesellschaft mbH. En échange, Pierer Industrie AG avait mis en gage des actions de valeur équivalente. Le remboursement était prévu pour fin juin 2025.
Mais selon Zöchling, les termes du contrat ont été violés. Il accuse son mentor de ne pas avoir informé Bajaj (partenaire stratégique indien de KTM) des droits de préemption et des options de vente, un oubli grave qui l’aurait libéré de ses obligations. En réponse, Zöchling tente de vendre les actions mises en gage.
Pierer contre-attaque : « les actions ne lui appartiennent pas »
Le patron ne l’entend pas ainsi. Il affirme sur Speedweek que le prêt n’est pas encore arrivé à échéance et que Zöchling n’a donc aucun droit de vendre ces titres. Une plainte a été déposée au tribunal de commerce de Vienne pour empêcher la transaction.
Cette bataille intervient alors que KTM tente de finaliser une levée de fonds de 600 millions d’euros d’ici le 23 mai, condition indispensable pour son plan de restructuration. La production, à l’arrêt, ne pourra redémarrer que le 27 juillet — à condition que les capitaux soient réunis.
Mais ce bras de fer entre Pierer et son propre stratège en redressement jette une lumière crue sur les tensions internes qui minent la direction du groupe en pleine crise industrielle et financière. Alors que KTM lutte pour sa survie sur les marchés et dans ses usines, le duel au sommet entre Pierer et Zöchling pourrait bien aggraver la perte de confiance des investisseurs.
