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La scène se passe à Misano, quelques heures après le GP de Saint-Marin : Fabio Quartararo sort du box Yamaha avec un visage fermé et des mots qui claquent comme une gifle. Après avoir testé la toute nouvelle YZR-M1 V4, censée incarner la renaissance de la marque d’Iwata pour 2026, le champion du monde 2021 ne cache pas sa déception : « la V4 est moins performante que ma M1 actuelle. Je n’ai pas vu d’amélioration là où on en a vraiment besoin. »

Une déclaration brutale, qui tombe alors que Yamaha met tout son poids dans cette révolution technique après des années de retard face aux Européens Ducati, Aprilia et KTM. Le message de Fabio est clair : il attendait un bond en avant, il a trouvé un prototype encore timide et sans réponses sur ses points faibles.

Sur TNT Sports 2, Michael Laverty n’a pas mâché ses mots depuis le Japon : « les commentaires de Fabio n’étaient pas fantastiques. Il voulait plus, mais la moto en est à ses balbutiements. Elle n’a pas encore toute la puissance qu’ils peuvent en tirer… Je pense qu’il manque juste de patience. Il veut une machine pour affronter Marc Márquez tout de suite, mais c’est bien trop tôt pour juger. »

L’ancien pilote devenu consultant rappelle que le V4 Yamaha sort à peine du berceau, que les ingénieurs tâtonnent encore, et qu’il faudra du temps avant d’atteindre un niveau compétitif. Mais ce constat se heurte à une réalité : Quartararo n’a plus gagné depuis 2022 et sa frustration est palpable.

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Sylvain Guintoli : « trouver les derniers dixièmes avec ce V4 pour rendre la Yamaha à nouveau gagnante, ce sera très compliqué »

Jack Miller, qui a lui aussi pu prendre en main la V4 en tant que pilote Pramac pour analyser son comportement, a livré une lecture plus optimiste : « elle permet de décélérer avec la roue arrière, c’est essentiel. C’est un bon point de départ. »

L’Australien voit un potentiel réel dans la nouvelle architecture moteur, notamment pour exploiter les pneus Michelin et stabiliser le freinage. Mais même lui reconnaît que le package est loin d’être finalisé et que les gros gains de performance devront venir plus tard.

Andrea Dovizioso, impliqué dans les essais privés, a confirmé un freinage plus naturel** avec la V4, mais Sylvain Guintoli a exprimé un doute plus profond : « trouver les derniers dixièmes avec ce V4 pour rendre Yamaha à nouveau gagnante, ce sera très compliqué. »

Le problème pour Yamaha n’est pas technique uniquement, il est aussi psychologique. Fabio Quartararo s’impatiente. Il sait que sa carrière est entrée dans un moment charnière et qu’il ne peut pas attendre indéfiniment que Yamaha comble son retard.

La marque d’Iwata promet une version beaucoup plus aboutie pour les tests de Valence en novembre, mais Fabio veut des résultats concrets — pas seulement des promesses. Après avoir prolongé son contrat en pariant sur cette révolution V4, il voit pour l’instant une moto qui ne fait pas rêver.

Yamaha est donc sous pression maximale. Quartararo veut une arme pour battre Marquez et Bagnaia maintenant. Yamaha, elle, en est encore à expérimenter son tout premier vrai V4. Le temps presse : Fabio n’attendra pas éternellement.

Si Yamaha échoue à livrer en MotoGP un moteur gagnant pour 2026, le divorce avec son pilote star pourrait devenir inévitable. Et plus que la patience, c’est peut-être la confiance qui commence à s’éroder.

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