Week-end à deux vitesses pour Ducati… et choc personnel pour Pecco Bagnaia. Au Red Bull Ring, l’Italien n’a pu faire mieux que 8e le dimanche, pendant que son coéquipier Marc Marquez enchaînait un sixième doublé Sprint + GP consécutif. Le contraste est brutal, et les données post-course l’ont été tout autant. Sylvain Guintoli compatit.
Le départ en Autriche, d’abord, avait tout d’un correctif : Pecco a évité le tête-à-queue qui avait ruiné son Sprint 24 heures plus tôt, a même dépassé Marquez au freinage et l’a contenu durant les premiers tours. Puis la lumière s’est éteinte. Tour après tour, l’Italien a décroché, loin du rythme flamboyant affiché vendredi en essais.
Devant les caméras de TNT Sports, Bagnaia n’a pas masqué sa perplexité : « je ne sais pas, honnêtement, ce qui s’est passé. J’ai bien commencé… mais j’étais plus lent que les gars devant moi. J’ai vérifié mes données de l’année dernière… J’étais plus rapide et j’aurais pu gagner la course. C’est vraiment étrange… difficile à expliquer. »
Le constat se répète séance après séance : « je ne suis pas régulier. Parfois je suis le plus rapide avec un rythme fantastique, puis en course je suis super lent et je termine huitième. C’est très étrange… Honnêtement, je ne comprends pas. »
Cette irrégularité — un pic de performance isolé le vendredi, puis un décrochage le dimanche — cristallise le mal du moment. Elle nourrit aussi la fatigue mentale d’un double champion (2022, 2023) qui a raté le triplé 2024 à la dernière journée et qui, cette saison, peine à synchroniser style et GP25.
Sylvain Guintoli : « Fabio Di Giannantonio a lui aussi eu du mal avec le package 2025 »
Pour autant, Ducati ne lâche pas son leader. Le plateau l’a bien senti, à l’image de Michael Laverty sur TNT : « ce qui rend les choses plus difficiles, c’est que nous sommes partis en pause estivale… il a essayé une réinitialisation complète. » Autrement dit, Pecco a tenté le reset mental durant la trêve, sans que le déclencheur se transcrive encore en rythme de course.
« Il doit se concentrer sur les neuf prochaines courses et se dire : « c’est un test ». Il lui reste encore un an de contrat en tant que coéquipier de Marquez, ce dont personne ne semble vouloir ! Nous croyons tous en Pecco, c’est un piloter de qualité » comment le Britannique.
De son côté, Sylvain Guintoli a déclaré : « c’est un désastre. C’est presque cruel car, vendredi, tout laissait présager un bon week-end. Il s’est bien qualifié samedi. Pour les courses, c’est comme s’il était en décalage. Il dit qu’il perd un peu partout, ce qui le rend vulnérable aux attaques. Il se fait un peu tabasser quand l’écart se crée. C’est difficile à accepter. Quels points positifs en tirez-vous ? Fabio Di Giannantonio a lui aussi eu du mal avec le package 2025 ».
La feuille de route est désormais claire : stabiliser la fenêtre de grip arrière, retrouver la confiance au freinage et convertir la vitesse des libres en constance sur la distance. Les chiffres l’ont giflé ; à Bagnaia de transformer cette dose de réalité en plan de reconquête. Le talent n’a pas disparu, il lui manque encore la trame qui relie tout — du vendredi éclatant au dimanche décisif.
MotoGP, Autriche J3 : classement
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