Sylvain Guintoli semble le signaler : le MotoGP entre dans une zone de turbulences hors-piste. Quelques jours après l’annonce choc du rachat de Tech3 par Guenther Steiner, deux autres figures venues de la Formule 1, Lewis Hamilton et Max Verstappen, sont désormais liées à des projets d’investissement dans le paddock des Grands Prix moto. Liberty Media attire les stars de la F1, mais le scepticisme demeure.
Le septuple champion du monde de F1 avait déjà approché le MotoGP par le biais de négociations avec Gresini Racing et KTM. Deux pistes rapidement refermées : Gresini aurait fixé un prix jugé excessif et KTM n’a pas souhaité ouvrir la porte à un nouvel investisseur. Hamilton reste pourtant déterminé à s’offrir une place dans le paddock des deux-roues.
La reprise de Tech3 par Guenther Steiner, ex-figure médiatique de Haas F1 et star de la série Drive to Survive, n’a pas été accueillie avec enthousiasme par les fans du MotoGP. Beaucoup doutent de sa légitimité et de sa capacité à transposer son style flamboyant et parfois abrasif dans une discipline aux codes très différents. Mais cette opération s’inscrit dans une logique plus large : Liberty Media prépare sa propre série documentaire pour le MotoGP, calquée sur le modèle qui a fait exploser la F1.
Intervenant sur TNT Sports, Sylvain Guintoli a livré son analyse :
« Des offres XXL arrivent. Des chiffres importants circulent, suffisamment importants pour susciter la réflexion. Bien sûr, il y a la passion de la course, et il y a aussi la perspective de l’arrivée de Liberty Media. C’est pourquoi ces offres affluent : il existe un potentiel de croissance considérable de la valeur des équipes présentes sur la grille. »
L’ancien champion du monde Superbike souligne que l’exemple de Tech3 pourrait être suivi par d’autres équipes privées prêtes à céder face à des propositions massives.
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Si les investisseurs affluent, la réalité économique du MotoGP reste fragile : « l’état actuel du marché des sponsors est un désastre »
De son côté, Max Verstappen surveille de près TrackHouse, l’équipe américaine déjà implantée en MotoGP. Mais selon les dernières informations, le propriétaire est déterminé à poursuivre son projet actuel et n’est pas prêt à vendre. Une résistance logique, compte tenu de l’intérêt croissant et de l’augmentation de la valeur des structures MotoGP depuis l’arrivée de Liberty Media.
L’ancien pilote Michael Laverty estime qu’il ne s’agit que d’une question de temps :
« La croissance de chaque équipe en termes de valeur est plus de 10 fois supérieure à celle des équipes de Formule 1 et a rapporté beaucoup d’argent aux individus impliqués. Beaucoup de consortiums F1 savent ce que Liberty est capable de faire et s’attendent à un type de reprise similaire en MotoGP. »
Laverty ajoute que, pour l’instant, Dorna conserve une place centrale dans la gestion, mais que l’empreinte de Liberty se fera rapidement sentir.
Si les investisseurs affluent, la réalité économique du MotoGP reste fragile. Lucio Cecchinello (LCR Honda) a refroidi les ardeurs en rappelant que : « l’état actuel du marché des sponsors est un désastre. »
Un avertissement qui vise directement Verstappen et son entourage : au-delà de la valorisation croissante des équipes, la viabilité économique dépendra de la capacité du MotoGP à séduire de nouveaux partenaires.
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