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Marc Marquez

La victoire de Marc Marquez dimanche dernier à Misano n’a pas effacé les sifflets ni les rancunes. Au contraire, elle a révélé une fracture béante : entre les tifosi hérités de Valentino Rossi, hostiles à jamais au n°93, et une Ducati qui tente d’imposer son nouveau héros, les tribunes ont montré qu’une partie de l’Italie n’était pas prête à pardonner.

Tout est parti de sa chute en Sprint, au virage 15. Une erreur qui lui coûte une victoire presque assurée… et qui provoque une réaction indigne d’une partie du public. Les caméras de la diffusion mondiale captent des supporters en jaune fluo, célébrant comme si la chute de Marquez était une victoire en soi.

Davide Tardozzi, directeur de Ducati, l’avoue : il a été « vraiment déçu » par ce comportement. On peut le comprendre. Voir des fans se réjouir d’une chute qui aurait pu être grave résume la rancune tenace qui colle à Marquez depuis son clash avec Rossi en 2015. Misano a rappelé que, dix ans après, les plaies sont encore béantes.

Dimanche, Marquez a répondu à sa manière : en piste, en allant chercher Marco Bezzecchi, le héros local, dans une bagarre étouffante. Puis, sur le podium, il imite Lionel Messi : cuirs levés comme un maillot brandi devant une foule hostile. Un geste symbolique, calculé, qui oppose un champion en rouge Ducati aux tifosi restés bloqués dans le passé.

Marc Marquez

Ducati : la colère de Tardozzi et l’optimisme de Domenicali

Tardozzi parle de « gestes de gentillesse extraordinaires ». Mais la vérité est que Marquez n’a rien oublié : il a pris les huées comme un carburant, un « feu » comme il l’a reconnu, et il a frappé plus fort le lendemain. Le Catalan sait transformer la haine en essence.

Claudio Domenicali, PDG de Ducati, tente de vendre une autre version : celle d’un public italien en train de changer d’avis. « J’ai vu beaucoup de gens très heureux d’être avec lui », dit-il. Vraiment ? Les images de samedi disent autre chose. Certes, Ducati aimerait imposer Marquez comme son nouveau visage, mais une partie des tribunes restera toujours jaune, et hostile.

Domenicali balaie l’idée que les huées aient servi de motivation. Il préfère parler d’une « envie de bien faire » après l’erreur en Sprint. Une lecture corporate, lisse, qui nie la dimension psychologique. Or, qui connaît Marquez sait qu’il se nourrit du conflit. À Misano, ce n’est pas la bienveillance qui l’a poussé vers Bezzecchi : c’est l’envie d’écraser les critiques.

Misano 2025 restera comme un double signal. D’abord, celui d’un Marquez au sommet de son art, prêt à conquérir le titre à Motegi. Ensuite, celui d’un public italien divisé : entre tifosi Rossi qui le conspuent encore, tifosi Ducati qui commencent à l’accepter, et une direction de Ducati qui joue les médiateurs.

Mais soyons clairs : la réconciliation totale n’aura jamais lieu. Rossi a laissé une empreinte indélébile, et une partie de l’Italie ne pardonnera jamais. Marquez  le sait, et il en joue. Ses victoires MotoGP deviennent alors plus qu’un triomphe sportif : elles sont une vengeance froide contre une hostilité qu’il retourne en gloire.

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