Johann Zarco (LCR Castrol Honda), a terminé 17e lors des essais IRTA à MotorLand Aragon, loin du record de Marco Bezzecchi (1’45.694). Malgré ce classement, le Français, dans ses déclarations, se concentre sur les avancées techniques de la Honda RC213V, notamment le bras oscillant carbone, et exprime des réserves sur le système radio. Son analyse, relayée après une journée sous 30 °C, met l’accent sur le travail interne plutôt que les chronos.
Johann Zarco n’a jamais été du genre à broyer du noir, même quand les chronos semblent lui tourner le dos. Dix-septième à l’issue de la journée d’essais sur le circuit d’Aragon, le Français a préféré retenir les signaux positifs. Dans un paddock où les performances brutes font souvent la loi, le pilote Honda LCR joue une autre carte : celle du développement stratégique.
« J’ai effectué plusieurs runs pour collecter des données pour les ingénieurs », explique Zarco. « En tant que pilote, j’ai eu du mal à comprendre tout le travail effectué, car nous nous concentrions sur de nombreux aspects liés à l’électronique. C’était surtout entre les mains des techniciens, pas vraiment orienté chronos. » Ce qui ne veut pas dire que la journée fut vaine, bien au contraire.
Parmi les nouveautés testées, le bras oscillant en carbone a retenu toute son attention. « Je l’ai trouvé très intéressant. Il nous a garanti de meilleures performances en accélération et en freinage, grâce à un meilleur contrôle de l’adhérence arrière. Il y a des chronos plus rapides. Je pense que pour l’intégrer définitivement, il faudra attendre un peu, au moins avant les courses internationales outre-mer. »
Johann Zarco : « quand je roule, le casque bouge, nous devrions imiter la F1, avec des écouteurs adaptatifs en termes de décibels »
La RC213V, quant à elle, n’était pas au maximum de son potentiel : « nous avons dû économiser des kilomètres. Malgré les concessions, le moteur doit être géré. Cela dit, connaissant bien la moto, nous avons pu établir des comparaisons. Disons que l’évaluation de ce test ne repose pas tant sur le classement que sur le travail interne effectué, dont je ne dévoilerai pas les détails ici. Suis-je satisfait ? Oui, notamment avec le bras oscillant. »
Mais Zarco ne s’est pas limité aux évolutions techniques. Deux jours après avoir testé la radio, son verdict est clair : il reste dubitatif. « Quand je roule, le casque bouge. Donc parfois, j’entends les communications, parfois non. Certains collègues n’ont pas signalé ce problème, mais à mon avis, ce n’est pas un système agréable. J’en discuterai avec les délégués de la FIM. Nous devrions imiter la F1, avec des écouteurs adaptatifs en termes de décibels. »
Et de conclure avec une note très personnelle : « je tiens à préserver mon audition. Si je continue comme ça, elle va se dégrader après 50 ans. Cela pourrait-il être dangereux en MotoGP ? Je ne pense pas. »
Dans un environnement impitoyable où le classement du jour fait souvent office de sentence, Zarco assume un rôle de bâtisseur. Moins de flashs, plus de fond. Et peut-être, demain, plus de résultats.
MotoGP, Test Aragon : chronos