Pecco Bagnaia sort enfin la tête de l’eau. Après des week-ends marqués par la frustration et les incertitudes, le double champion du monde MotoGP a retrouvé, lors des essais post-GP à Aragon, un brin de lumière au bout du tunnel. À chaud, le pilote Ducati ne cache pas son soulagement : « c’était le test le plus positif de la saison. » Rien de flamboyant sur la feuille des temps — une neuvième place finale — mais dans le travail de fond, tout a changé.
« Après avoir gagné en confiance dimanche, j’ai pu cette fois comprendre davantage de choses. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais pu travailler sur moi-même cette saison. C’était crucial », a-t-il confié. Pour la première fois en 2025, Bagnaia a eu le sentiment de reprendre le contrôle de sa moto… et de sa trajectoire sportive.
Le test a été l’occasion d’examiner des pièces techniques clés, notamment un nouveau carénage et un bras oscillant. Verdict ? Mitigé. Le carénage présente « des avantages, mais aussi des inconvénients ». Et surtout, il nécessiterait des changements de réglages que Bagnaia refuse d’enclencher à l’approche du Mugello : « je ne veux pas tout déstabiliser. »
Le bras oscillant, quant à lui, a montré une adhérence « plus progressive », mais sur une piste ultra-gommée, difficile d’en tirer des conclusions définitives. Bagnaia reste prudent, voire sceptique.
Pecco Bagnaia : « ce serait beau de dire que je vais au Mugello pour gagner, mais il faut garder les pieds sur terre »
C’est ailleurs que l’Italien a trouvé son salut : dans le freinage. Grâce à de nouveaux disques de 355 mm, il a enfin pu retrouver une sensation de contrôle sur l’avant. « Jusqu’à samedi, je devais tout donner pour arrêter la moto. Elle ne freinait pas quand je relâchais un peu la pression. » Avec les nouveaux disques, le ressenti est transformé. Plus de blocage possible ? Oui. Mais aussi plus de maîtrise. Et cela change tout.
Malgré ces progrès, Bagnaia reste lucide. Il n’a pas encore le « sentiment de se battre pour la victoire ». Il l’admet : « pour l’instant, je n’ai pas envie de me battre, car Marc a beaucoup plus confiance en la moto. » Et de tempérer tout espoir d’un retour flamboyant à domicile : « ce serait beau de dire que je vais au Mugello pour gagner, mais il faut garder les pieds sur terre. »
Entre résilience technique et humilité tactique, Bagnaia prépare son retour. Lentement. Précautionneusement. Mais avec lucidité. Et c’est peut-être là que commence la reconquête.
MotoGP, Test Aragon : chronos