Le lundi d’essais officiels à Motorland Aragon a offert un aperçu encourageant pour KTM. En tête d’affiche : Maverick Viñales, auteur du meilleur temps de la journée, suivi de près par Pedro Acosta, cinquième à moins d’une demi-seconde. Si le chronomètre semble sourire à l’équipe autrichienne, la clarté technique, elle, reste encore floue.
« Eh bien, ça s’est plutôt bien passé », confie Pedro Acosta. Mais très vite, le prodige nuance : « à la fin, nous avons essayé les packages aérodynamiques et les réglages du châssis. Je pense qu’on a fait un pas en avant, mais il est difficile de comprendre ce qui se passe en si peu de tours. » Le constat est limpide : entre les tours de lancement, les multiples configurations à tester et les contraintes logistiques, difficile de tirer une vérité technique indiscutable de ce test à Aragon.
Acosta insiste sur l’effort collectif : « les quatre pilotes ont dû essayer tous les packages, avec des runs de trois tours et des changements constants. » Résultat : des données, oui, mais pas de verdict immédiat. Il en appelle donc à l’usine et à l’équipe d’essais : « j’espère qu’ils analyseront attentivement ce qui a fonctionné et où nous voulions aller. »
Pedro Acosta : « ce n’est pas suffisant pour intégrer des nouveautés dès la prochaine course »
La question du Mugello se pose déjà, mais les deux pilotes tempèrent. « Chez KTM, les quatre pilotes ont généralement le même équipement. Cela veut dire huit motos, plus les pièces. Ce n’est pas suffisant pour intégrer des nouveautés dès la prochaine course », explique Acosta. « Ce genre de test est utile, mais pas toujours exploitable immédiatement. »
Le bilan est donc contrasté. Oui, le rythme est là, la dynamique est bonne, l’ambiance technique est constructive. Mais non, aucune révolution n’est en vue pour le Mugello. Chez KTM, l’approche reste pragmatique : accumuler des données, comparer, analyser… et avancer tous ensemble.
Pedro Acosta, lui, garde la tête froide. Le « Requin de Mazarrón » sait que l’enjeu dépasse la simple performance du jour. « Ce que nous avons fait était positif », résume-t-il. « Mais maintenant, il faut voir ce qui est utilisable. » Une posture mature, lucide, qui confirme qu’il ne se contentera pas de promesses. Il attend des actes.
Le projet d’Acosta de fonder une équipe avec la VR46 de Valentino Rossi est toujours d’actualité, et nous pourrions bientôt avoir des nouvelles avec l’arrivée du MotoGP au Mugello. Le problème est que, compte tenu des turbulences au sein de la direction de KTM, Acosta choisit de rester discret afin de ne pas créer de problème supplémentaire aux nouveaux propriétaires indiens Bajaj et de démarrer sur une bonne note.
MotoGP, Test Aragon : chronos