Le lendemain d’un Grand Prix de Misano cauchemardesque pour la marque autrichienne, KTM a retrouvé un peu de sérénité grâce à un test collectif riche en enseignements. Si Pedro Acosta a fait parler la poudre, Brad Binder et Enea Bastianini en sont ressortis avec des impressions plus contrastées. Tout ça sous le regard avisé de l’incontournable Dani Pedrosa.
Pedro Acosta n’a pas laissé planer le doute longtemps. Dès le départ de la deuxième séance de test à Misano, il s’est montré intraitable, signant un meilleur temps et terminant en tête avec 0,340 seconde d’avance sur son plus proche poursuivant. Une performance qui a rassuré KTM après l’hécatombe du dimanche (trois abandons et un Binder anonyme 10e).
Le jeune Espagnol s’est néanmoins montré lucide, pointant des marges de progression dans les virages rapides. Mais son autorité dans l’après-midi a rappelé qu’il reste l’arme la plus affûtée de la RC16.
Brad Binder, en revanche, n’a pas joué les gros titres. 14e à près d’une seconde d’Acosta, le Sud-Africain a néanmoins salué une journée d’essais « excellente ».
« Nous avons testé différents cadres et bras oscillants, et nous avons gagné en stabilité, surtout dans les sections rapides », a-t-il expliqué. « Dans les sections plus lentes, je reste trop lent, mais le ressenti était bien meilleur que durant le week-end de course. »
Binder insiste : les temps au tour ne reflètent pas tout. Le grip très élevé de la piste a biaisé les conclusions, mais le pilote se dit convaincu que certaines évolutions – notamment prévues pour 2026 – pourraient déjà être intégrées au Japon. Autre satisfaction : KTM aurait trouvé une parade aux ruptures de chaîne qui ont frappé plusieurs machines lors de la course.
KTM : « Dani Pedrosa a un sens du détail impressionnant »
Enea Bastianini, lui, a vécu un week-end diamétralement opposé à son brillant passage de Barcelone. Chute en course, essais décevants (12e à plus de six dixièmes d’Acosta), l’Italien a quitté Misano frustré mais non résigné.
Il a travaillé sur des réglages pour limiter les vibrations et améliorer la traction, bénéficiant des conseils avisés de Dani Pedrosa. « Il a un sens du détail impressionnant », a salué Bastianini, conscient que l’œil expérimenté du vétéran pouvait l’aider à franchir un cap.
Le pilote Tech3 a aussi dû composer avec l’absence de son chef technique habituel, Giribuola, remplacé par un nouveau technicien dans ce rôle. Une contrainte supplémentaire qui a ralenti l’adaptation.
Malgré ses difficultés, Bastianini garde l’œil sur la prochaine étape, Motegi (26-28 septembre), où il pense que la KTM pourrait mieux s’exprimer. « C’est peut-être un circuit où notre moto pourra tirer parti de ses points forts », a-t-il déclaré, en espérant inverser la dynamique.
Quant à Binder, il s’attend à valider au Japon les progrès entrevus à Misano. Et Acosta ? Lui continue d’installer un climat de pression interne, rappelant à KTM que l’avenir s’écrit déjà avec son nom en haut de la feuille des temps.
MotoGP Test Misano : chronos