Marc Marquez sort de Misano avec un double visage : d’un côté, il est à une marche du titre 2025, de l’autre, il pense déjà à 2026. Pendant ce temps, Bagnaia continue de patauger, et Ducati semble vivre deux réalités parallèles dans le même box.
À Misano, Alex Marquez s’est offert le luxe d’être le meilleur pilote Ducati de la journée avec une solide 2e place, alors que son coéquipier Fermin Aldeguer (BK8 Gresini Racing) terminait 10e après un travail axé sur l’électronique et les chasses au chrono. Chez VR46, Franco Morbidelli s’est glissé dans le top 5, Fabio Di Giannantonio le suivant en 7e position, à seulement 0,156s.
En revanche, dans le clan officiel, l’ambiance n’était pas la même : Francesco Bagnaia testait un mélange d’aéro 2024 et de châssis 2025, avant de chuter au virage 1 en fin de journée. Résultat : une modeste 8e place, loin des ambitions d’un double champion du monde en crise de confiance.
Le leader du championnat a quant à lui conclu la journée 6e, après avoir multiplié les essais de bras oscillants et d’aérodynamique. Mais il est resté zen : « j’ai le sentiment que les gens pensent que je serai champion au Japon, mais pour cela, je dois marquer trois points de plus qu’Alex, ce qui n’est pas facile non plus. »
Et d’ajouter : « il est deuxième du championnat, il a été régulier et il sort de deux bonnes courses. Nous avons marqué le même nombre de points (25) à Misano, alors nous essaierons de conserver le même état d’esprit au Japon. »
Le Catalan a choisi une approche conservatrice : « une fois cet objectif atteint, nous serons plus flexibles. » Et de lâcher avec franchise : « j’aime la pression, comme celle de dimanche en course. » Mais sans cette tension, il avoue qu’il peut tomber lors du Sprint du samedi au Grand Prix de Saint Marin : « je me suis relâché et j’ai commis une erreur au virage 2. »
Marc Marquez : « nous avons travaillé ainsi pour comprendre quelle direction prendre pour l’avenir et arriver aux tests de Valence avec une longueur d’avance »
Marc Marquez ne se cache pas : ce lundi à Misano était une étape vers l’avenir. « C’était une longue journée. Après la course difficile de la veille, mon corps n’était pas à 100 %, et nous avons décidé de nous arrêter un peu plus tôt. »
Il détaille : « j’ai retesté certaines choses, comme le carénage et certains bras oscillants, avec diverses modifications qui nous ont aidé à comprendre où c’était mieux et où c’était moins bien. Nous avons travaillé ainsi pour comprendre quelle direction prendre pour l’avenir et arriver aux tests de Valence avec une longueur d’avance. »
Concernant la comparaison entre les carénages 2024 et 2025, il explique : « avec l’un, nous avons plus de vitesse en virage, avec l’autre, plus de stabilité au freinage. Mais les deux fonctionnent bien. »
Un message clair : le championnat 2025 est quasiment plié, et Marquez utilise déjà ses week-ends pour préparer 2026.
Michele Pirro, fidèle pilote d’essai, testait lui un package aérodynamique avant radical mais restait bloqué en 23e place. Bagnaia, lui, multipliait les expériences sans parvenir à trouver le déclic, malgré la visite de Casey Stoner dans son box. Marquez a souligné le contraste :
« Je pense qu’ils cherchent à trouver plutôt que de s’écarter de leur chemin. Tout peut s’additionner ; finalement, le travail du pilote et du technicien est de filtrer toutes les informations. » Quant à son frère Alex, Marc n’oublie pas le contexte : « l’année dernière, ils m’ont donné très peu, comme aux autres GP23. »
La suite se jouera à Motegi, où Marquez pourrait décrocher son neuvième titre mondial avec 37 points encore en jeu. Il reste prudent mais déterminé : « j’aime Motegi en tant que circuit ; il m’a toujours fait du bien, mais à Alex aussi, qui y a gagné plusieurs fois. »
Et de conclure : « le plan est de se reposer quelques jours, puis de ressentir à nouveau la pression au Japon pour faire mieux. » Avec 11 victoires en GP et 14 en Sprint cette saison, Marquez pourrait réaliser l’un des retours les plus spectaculaires de l’histoire du sport. Pourtant, son calme olympien face à cette échéance historique témoigne de la maturité exceptionnelle d’un champion qui pense déjà à demain.
MotoGP Test Misano : chronos
