À Misano, Francesco Pecco Bagnaia a encore livré une copie déroutante. Le double champion du monde Ducati n’a pas testé de nouvelles pièces, n’a pas brillé au chrono et a fini sa journée par une chute au virage 1. Pourtant, au lieu de sombrer dans la frustration, l’Italien a trouvé le moyen de… se dire satisfait.
Pendant que Marc Marquez essayait bras oscillants et packages aérodynamiques, Bagnaia a choisi une voie différente : se concentrer uniquement sur lui-même. Répartition du poids modifiée, réglages affinés, mais aucune pièce nouvelle. Résultat : une huitième place, à plus d’une demi-seconde de Pedro Acosta.
« Je dois dire que j’étais compétitif ; j’étais très rapide. J’ai réalisé mon meilleur temps au tour avec des pneus vieux de 21 tours », a-t-il déclaré, comme pour se rassurer.
Le plus surprenant reste sa manière d’interpréter son week-end cauchemardesque. Après son abandon de dimanche, Bagnaia a affirmé : « nous étions plus ou moins tous d’accord pour dire que nous étions satisfaits de la chute, car au final, j’ai fait de mon mieux. »
Un discours lunaire pour un pilote censé défendre son statut de patron du clan Ducati. Quand la référence en vient à transformer une chute en motif de satisfaction, c’est que le doute a pris le dessus sur la combativité.
Une méthode de travail à contre-courant pour Pecco Bagnaia
Bagnaia explique vouloir « rester serein » et affirme que « l’équipe travaille d’arrache-pied » pour lui rendre des sensations. Mais la réalité est implacable : il enchaîne les week-ends ratés, et même ses propres ingénieurs semblent plus soulagés d’avoir tenu une réunion technique que préoccupés par sa chute.
Son optimisme affiché avant la tournée asiatique sonne creux : « si nous parvenons à retrouver la même performance que celle que nous avons testée aujourd’hui, nous pourrons à nouveau nous battre pour le podium. Sinon, il faudra continuer à travailler. »
Le constat est brutal : Pecco n’est plus que l’ombre du champion qui régnait au sommet des classements de la catégorie. Son discours révèle un pilote qui s’accroche à des miettes de confiance, transformant ses erreurs en pseudo-progrès. Pendant ce temps, ses rivaux engrangent podiums et confiance.
À force de justifier l’injustifiable, Bagnaia semble glisser dans une spirale où la chute devient un apprentissage et où la huitième place ressemble à une victoire. Mais combien de temps Ducati acceptera-t-elle qu’un double champion en soit réduit à ce rôle secondaire ?
MotoGP Test Misano : chronos