Le pilote officiel Yamaha, Alex Rins, a vécu une journée aussi dense que décisive lors des essais MotoGP à Valence. Et une chose est claire : le V4 change tout.
Alors que Yamaha enterre enfin son quatre-cylindres en ligne — pilier historique depuis l’arrivée du MotoGP quatre temps — le premier prototype V4 poursuit son développement accéléré en vue de 2026. Après un galop d’essai à Misano en septembre, les pilotes disposaient à Valence d’une nouvelle occasion de faire évoluer cette machine stratégique.
19e à 1,347 seconde, Rins semblait loin du compte. Mais la feuille des temps ne raconte rien de son véritable programme, assumé par l’Espagnol : « je crois que j’étais le seul à ne pas rouler en pneus tendres », glisse-t-il, presque amusé.
Pas de run en soft, pas de time-attack : Rins a roulé “full race pace”. Peu de tours, conditions délicates, mais chaque tour l’a conforté dans son travail de mise au point. Pendant que les autres cherchaient à briller, Rins construisait l’avenir.
Mais une donnée a réveillé le paddock : le chrono de Toprak Razgatlioglu, seulement à son deuxième test en MotoGP.
Et Rins ne l’a pas ignoré : « j’ai vu son chrono… impressionnant. Ils m’ont dit qu’il avait utilisé deux pneus tendres. Mais encore faut-il les signer, ces chronos. J’étais vraiment surpris. »
Le message subliminal : Toprak a joué la performance, moi le développement. Mais l’admiration reste réelle : l’Espagnol reconnaît que le Turc commence fort.
HUGE lock-up from @Rins42 🤯
That was a close one 😮💨#ValenciaTest ⏱️ pic.twitter.com/29GHK8Vc5j
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) November 18, 2025
Alex Rins : « pour l’instant, nous n’avons pas l’adhérence nécessaire »
Là où Rins ne s’est jamais senti totalement chez lui avec la M1, la V4 semble enfin parler son langage. « Globalement, j’ai eu de bonnes sensations. La moto est meilleure qu’à Misano. C’est un très bon point de départ. »
Le point clé ? Le freinage, talon d’Achille historique de l’ancienne Yamaha. L’inline-four ne freinait que sur l’avant. Le V4, lui, freine des deux roues, se met légèrement en glisse — exactement ce qu’adore Rins.
« Dès qu’on freine, la moto glisse un peu. Et ça, c’est très pratique. » Ça ne trompe pas : Rins est beaucoup plus “dans son élément”.
Mais tout n’est pas réglé : l’adhérence reste le point noir. Encore en phase expérimentale, le prototype manque de vitesse de pointe (normal à ce stade), et d’adhérence en sortie, ce qui complique la remise sur l’angle.
« Redresser la moto est plus simple qu’avec l’inline, car elle bouge moins. Mais pour l’instant, nous n’avons pas l’adhérence nécessaire », explique-t-il.
Selon Rins, la solution se situe en partie dans l’électronique et en partie dans la configuration châssis.
Et les tests se sont poursuivis le mercredi, avec un plan clair : gratter du grip, de la confiance et des kilomètres.

MotoGP, Test Valence : chronos





























