L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre : Toprak Razgatlioglu, superstar du WorldSBK, rejoint Pramac Racing en MotoGP pour 2026 ! Un transfert audacieux, mais semé d’embûches. Récompensé pour sa maîtrise des pneus Pirelli en Superbike, le pilote turc devra d’abord dompter les Michelin en 2026, avant l’arrivée des Pirelli en 2027. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg !
L’arrivée de Toprak Razgatlioglu en MotoGP à partir de 2026, confirmée par sa signature avec Pramac Racing, soulève déjà une série d’interrogations. Le pilote turc, champion du monde Superbike avec Yamaha et BMW, passera de la scène WSBK à la catégorie reine, une transition toujours délicate, encore plus dans le contexte actuel.
L’un des premiers défis identifiés est d’ordre technique : la question des pneus. Razgatlioglu a bâti une grande partie de sa réputation sur sa capacité exceptionnelle à exploiter les Pirelli en WorldSBK. Or, le MotoGP n’utilisera ces pneus qu’à partir de 2027. En 2026, Toprak devra s’adapter aux Michelin, réputés très différents dans leur comportement.
Lewis Duncan, intervenant sur le podcast Crash MotoGP, a pointé du doigt cette transition : « comment peut-on s’attendre à ce qu’il aide Yamaha à développer la moto pour les Pirelli de 2027, alors qu’il n’est peut-être même pas capable d’exploiter le plein potentiel de la machine actuelle avec des Michelin ? »
Il s’inquiète également d’un problème plus large : « pourquoi ne peut-on pas simplement avoir deux championnats indépendants, chacun avec ses propres stars ? Pourquoi faut-il absolument qu’un grand pilote de Superbike doive réussir en MotoGP ? »
« Si Toprak Razgatlioglu ne fonctionne pas dès la deuxième saison, ce sera peut-être la fin de son aventure MotoGP, et ce serait un gâchis »
Duncan souligne aussi le risque d’un MotoGP trop homogène : « en enlevant Toprak et peut-être bientôt Bulega du WSBK, vous risquez d’appauvrir ce championnat. Ducati prévoit d’intégrer Bulega en MotoGP dès 2027, ce qui accentuera encore le déséquilibre. »
Autre point sensible : la philosophie de développement. Si Toprak ne parvient pas à s’adapter aux Michelin, Yamaha devra s’appuyer sur ses autres pilotes pour guider l’évolution de la machine. Fabio Quartararo, entre autres, porterait alors seul le poids du développement en attendant les Pirelli de 2027.
« Je ne suis pas contre le projet, précise Duncan, mais je reste sceptique. Toprak est un immense talent — en Superbike. Rien ne dit qu’il sera compétitif en MotoGP face à des références comme Marc Marquez, Pecco Bagnaia, Fabio Quartararo ou même Alex Márquez. Il faudra du temps, et il risque de ne pas en avoir beaucoup. »
Un autre risque évoqué : les blessures. Le style très acrobatique de Razgatlioglu, combiné à une mauvaise adaptation aux Michelin, pourrait se révéler dangereux s’il tente de forcer à la limite sur une moto qu’il ne maîtrise pas encore.
Et si l’expérience tournait court ? Duncan n’écarte pas cette hypothèse : « si Toprak ne fonctionne pas dès la deuxième saison, ce sera peut-être la fin de son aventure MotoGP. Et ce serait un gâchis. »
Au-delà des doutes, l’annonce crée une pression immédiate chez Pramac. Il faudra faire de la place pour le pilote turc. Qui sera sacrifié : Jack Miller ou Miguel Oliveira ? Peut-être les deux. Une chose est sûre : l’arrivée de Razgatlioglu bouleverse déjà l’équilibre des forces. Il retrouve également Yamaha, l’équipe avec laquelle il a remporté son titre en Superbike. Mais cette fois, l’enjeu est tout autre, et le contexte bien plus impitoyable.