Quand on parle de passerelles entre le mondial Superbike et le MotoGP, top-pilotes, gros contrats et regards tournés vers 2027, le nom de Toprak Razgatlioglu revient sans cesse. Le champion turc, aussi titré en WorldSBK avec Yamaha et BMW, fera en effet son entrée en MotoGP en 2026 dans l’équipe Prima Pramac Yamaha. Mais derrière cette annonce se dessine une dynamique plus complexe : celle d’une grande marque qui, au départ, ne semblait pas véritablement « croire » en lui… jusqu’à l’intervention déterminée de Paolo Pavesio.
Selon des confidences du commentateur Superbike Gregory Haines dans un podcast, l’attitude initiale de Yamaha vis-à-vis de Razgatlioglu était mitigée :
« J’ai eu l’impression, en parlant à certaines personnes chez Yamaha, que lorsqu’il a effectué le test initial à Jerez… il avait demandé une position de selle plus basse et quelques modifications, ce qu’ils ne lui ont apparemment pas accordées ».
Puis Haines poursuit : « À l’époque, je ne suis pas sûr que Lin Jarvis se soit vraiment soucié de diriger Toprak, mais je sais que Paolo Pavesio, lui, l’a fait. »
Autrement dit : Yamaha ne misait pas encore pleinement sur Razgatlioglu… jusqu’à ce que Pavesio prenne les choses en main. Une pierre blanche posée pour cimenter le transfert vers le MotoGP.
Pour 2026, Pramac Yamaha conserve Jack Miller et accueille Razgatlioglu — un duo fort de solides profils. Miller reste l’expérience, le pilier. Razgatlioglu devient l’espoir, le pari.
Le timing est stratégique : Yamaha prépare son futur prototype V4, et ce duo offre une combinaison de maturité et d’audace.
« L’esprit combattif et la détermination de Toprak Razgatlioglu sont parfaits pour l’équipe Prima Pramac »
Malgré ce transfert officiel, plusieurs points posent question : la transition Superbike vers MotoGP n’est jamais simple. Razgatlioglu le sait. Le projet Yamaha 2026 s’annonce déjà sous l’ombre de la réforme technique de 2027 (moteurs 850 cc, pneus Pirelli…) avec un V4 toujours balbutiant.
Pour Razgatlioglu, le défi est double : s’adapter au MotoGP et trouver, plus rapidement qu’un rookie classique, la compétitivité nécessaire.
Alors que les flashs s’allument autour de son nom, Razgatlioglu apparaît comme une pièce maîtresse dans la stratégie Yamaha : « son esprit combattif et sa détermination sont parfaits pour l’équipe Prima Pramac », affirme Pavesio.
Mais dans l’arrière-plan se joue une autre partie : celle d’un mercato pilote très actif, d’un paddock en pleine mutation, et d’une Yamaha qui misera peut-être gros.
Toprak Razgatlioglu passe en MotoGP en 2026, et c’est un événement majeur. Mais derrière l’annonce se cache une vérité : une évolution de position, un renversement d’attitude, et surtout un énorme pari.
Le pilote turc n’est plus simplement un champion Superbike : il devient un acteur stratégique dans l’usine Yamaha, une clé de voûte pour l’avenir.
La question reste : saura-t-il le devenir aussi rapidement en MotoGP que les attentes le voudraient ? Et Yamaha sera-t-elle capable de l’emmener au sommet avant la grande révolution de 2027 ?
