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Toprak Razgatlioglu

Deux ans et demi après son premier contact manqué avec une MotoGP, Toprak Razgatlioglu a enfin retrouvé le guidon d’une machine de la catégorie reine. Yamaha lui a permis de participer à un test privé sur le circuit de MotorLand Aragon, pour préparer la nouvelle génération de YZR-M1 à moteur V4, dont le développement est désormais la priorité absolue de la marque d’Iwata.

Comme annoncé mi-septembre, Yamaha a organisé à Aragon deux journées d’essais pour accélérer le développement de son futur moteur V4 — un virage technologique historique pour le constructeur japonais, traditionnellement attaché à l’architecture en ligne.

Le dimanche fut consacré aux essais techniques avec Andrea Dovizioso et Augusto Fernandez, pilotes d’essai officiels, avant que Razgatlioglu ne prenne la piste le lendemain pour évaluer la machine dans des conditions réelles de pilotage.

Le triple champion du monde Superbike a bouclé 33 tours, avec un meilleur chrono en 1’49’’176, soit seulement 0,545 seconde du meilleur temps du jour. Une performance plus qu’honorable, compte tenu de la température fraîche (14 °C) et du manque de roulage sur cette nouvelle M1 V4 encore en développement.

Toprak Razgatlioglu a commenté son expérience sur GPOne :

« Le matin, la piste était très froide, mais ensuite la situation s’est améliorée. Heureusement, il n’y avait pas trop de vent. Évidemment, le MotoGP donne une sensation complètement différente du Superbike. C’est beaucoup plus sensible : dès que ça glisse un peu, tu le ressens immédiatement. »

Toprak Razgatlioglu

Toprak Razgatlioglu : « tout le monde dit que le pneu avant Michelin n’a pas d’adhérence à froid et qu’il ne faut pas l’utiliser de manière agressive »

Dès ses premiers tours, Razgatlioglu a pris conscience du défi que représente la M1. Le Turc a insisté sur la différence radicale de comportement entre les pneus Pirelli du WSBK et les Michelin du MotoGP :

« Tout le monde dit que le pneu avant Michelin n’a pas d’adhérence à froid et qu’il ne faut pas l’utiliser de manière agressive. J’ai donc essayé d’être plus doux, mais vers la fin du test j’ai fait de bons temps. »

Le champion turc n’a disposé que de deux pneus neufs pour la journée, Yamaha souhaitant avant tout recueillir des données et valider la base moteur V4.

Malgré cela, son rythme a rapidement progressé :

« J’ai fait neuf tours avec les pneus neufs, puis trois avec des usés. Les chronos ont immédiatement chuté. Dans les virages à droite, la moto se comporte vraiment différemment. Mais sur la fin, je suis descendu à 1’49. Si j’avais eu un autre pneu, je pense que j’aurais pu faire 1’48 sans problème. »

Et c’est là qu’est née la phrase qui a enflammé les réseaux sociaux :

« J’ai demandé un autre pneu, mais il n’y en avait plus. J’étais même prêt à le payer de ma poche ! »

S’il s’est montré enthousiaste, Razgatlioglu reconnaît qu’il lui reste beaucoup à apprendre sur la gestion du train avant et l’exploitation du pneu Michelin :

« Je ne connais pas encore la limite de l’avant. On la découvrira avec le temps, après mille tours. Mais une chose est sûre : sur la ligne droite, elle file vraiment ! »

L’ancien pilote Superbike retrouvera la YZR-M1 V4 la semaine prochaine à Valence, lors des essais officiels post-saison, où il roulera aux côtés de Fabio Quartararo, Alex Rins et Jack Miller, les quatre titulaires Yamaha pour 2026.

Toprak Razgatlioglu sera donc en piste à Valence le 18 novembre pour ses premiers essais officiels MotoGP avec l’ensemble du plateau.

Le monde du MotoGP attend impatiemment de voir si le phénomène turc saura transférer son génie du freinage et du contrôle à une moto aussi exigeante que la M1 V4.

Une chose est sûre : Yamaha croit en son pari, et Toprak n’a pas l’intention de ménager ses efforts — quitte à payer ses pneus lui-même…

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